Cette année, ce sont l’audace, le risque, la surprise qui ont payé. Certes, de grands anciens nous ont gratifié une ultime (?) fois d’un nouveau tour de piste : Clint Eastwood, Francis Ford Coppola, Ridley Scott, Paul Schrader, souvent pour le meilleur et parfois pour le pire. Néanmoins, ce que l’on retiendra de cette année, ce sont de grands gestes formels et quasiment abstraits de cinéma proposés par des talents émergents ou en plein épanouissement : c’est Coralie Fargeat réussissant pour son deuxième film une oeuvre au-delà de tous les standards attendus, entre cinéma de genre et film d’auteur, quelque part entre Hollywood et la France, se situant à la fois dans le souvenir du passé (le cinéma classique de Boulevard du Crépuscule ou All about Eve) et la prescience de l’avenir (les formes impures et mutantes de Smile 2 ou Trap). Il fallait bien cela pour prendre cette année la tête de notre Top général désormais de référence, succédant ainsi à Titane de Julia Ducournau, Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson et The Fabelmans de Steven Spielberg. De la même manière, Anora de Sean Baker, tout comme La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer représentent également des gestes cinématographiques inattendus où les metteurs en scène vont au-delà des limites qui leur sont a priori assignées. Retrouvez dans ce dossier notre classement général des meilleurs films de l’année 2024, ainsi que ceux individuels de nos rédacteurs!
Toute la rédaction de MovieRama vous souhaite de très Joyeuses Fêtes !
TOP GENERAL FILMS 2024
1. The Substance de Coralie Fargeat, 30 points.
2. Anora de Sean Baker, 24 points.
3. La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer, 22 points
4. Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof, 21 points.
5. Le Mal n’existe pas de Ryusuke Hamaguchi, 20 points.
6. Los Delincuentes de Rodrigo Moreno, 15 points.
7. L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, 14 points.
8. In water de Hong Sang-soo, 13 points.
9. Ex aequo All we imagine as light de Payal Kapadia, 12 points.
Flow de Gints Zilbalodis, Furiosa : une Saga Mad Max de George Miller, Jeunesse (Le Printemps) de Wang Bing, Miséricorde d’Alain Guiraudie, Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos
15. Dahomey de Mati Diop, 11 points
- XAVIER AFFRE
1. Le Mal n’existe pas (Ryūsuke Hamaguchi)
Le plus beau film de l’année, sublimement mis en scène. A la fois fable écologiste, thriller psychologique et métaphysique déroutant. La plus belle expérience au cinéma en 2024.
2. All We Imagine as Light (Payal Kapadia)
L’un des plus beaux films de la compétition cannoise cette année. Un long métrage fascinant, hypnotique et sensoriel suivant le chemin de 3 femmes en quête d’émancipation. Bouleversant.
3. La Bête (Bertrand Bonello)
Bertrand Bonello confirme son statut de cinéaste français passionnant et exigeant avec ce long métrage expérimental, sous le patronage de David Lynch, et explore l’amour ainsi que la fin de l’humanité.
4. Miséricorde (Alain Guiraudie)
Un conte noir, mêlant tragédie et burlesque, légèreté et gravité, humour et mélancolie, désirs et mystères. Cinéaste qui occupe une place à part dans le paysage cinématographique français.
5. Los Delincuentes (Rodrigo Moreno)
La proposition la plus excitante de l’année. Une œuvre qui commence comme un polar avant de se transformer en fable philosophique sur la liberté.
6. May December (Todd Haynes)
Une œuvre magistrale. La relation ambiguë et vénéneuse entre 2 femmes prend la forme d’une satire de la bourgeoisie américaine grinçante et glaçante.
7. Dahomey (Mati Diop)
Un documentaire politique et poétique essentiel, à la lisière du fantastique qui questionne la place de l’art et surtout les méfaits de la colonisation. Puissant et remarquable.
8. Septembre sans attendre (Jonás Trueba)
Une comédie de séparation (ou de remariage) finement ciselée, il y a du Rohmer et du Allen (en grande forme) dans ce film qui finit par être bouleversant.
9. Jeunesse (Le Printemps) (Wang Bing)
Observation de la jeunesse chinoise au travail dans les ateliers de textile par l’un des plus grands documentaristes actuels. Wang Bing y réussit à capter de la plus belle des manières le souffle de la vie.
10. Grand Tour (Miguel Gomes)
Autre grand film cannois de cette année. Un voyage fantasmagorique (et exigeant) en Asie d’une beauté époustouflante. Il confirme le talent et la singularité de Miguel Gomes.
Mentions spéciales :
- In Water (Hong Sangsoo), parce que nouveau long métrage du génial cinéaste coréen…
- Les Graines du figuier sauvage (M. Rasoulof), « mal » récompensé à Cannes ; la forme et le fond réunis dans un grand film
- Ma vie Ma gueule (Sophie Fillières), dernier long métrage de la cinéaste, grand rôle pour Agnès Jaoui, film bouleversant…
- La Zone d’intérêt (Jonathan Glazer), film glaçant sur la banalité du mal, un geste fort et radical…
- Juré n°2 (Clint Eastwood), parce que « Papy fait de la résistance » à 94 ans…
- Le cinéma corse : Le Royaume, A son image, Eat the Night – grande année pour le 7e art insulaire, puissant et maitrisé…
- KEVIN CORBEL
Une belle année cinématographique qui reste tout de même en dessous des pépites de 2023 (Anatomie d’une chute, Les Feuilles mortes, Babylon ou encore L’Innocence), mais qui a le mérite de proposer un catalogue de longs métrages de qualité, que ce soit chez les films d’auteur, les blockbusters ou même du côté du cinéma documentaire. On peut retenir de mon classement une certaine appétence pour le cinéma politique, surtout concernant les films du podium. Lier cinéma et politique n’est pas nouveau mais semble être particulièrement de mise en 2024, année ô combien politique pour l’Occident. Nul doute que les problématiques diverses qui traversent nos sociétés sauront se diffuser dans l’imaginaire de nos cinéastes préférés pour que les années qui suivent reflètent aussi les tensions, luttes et espoirs d’une époque.
1 – À son image, de Thierry de Peretti
2 – Les Graines du figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof
3 – Riverboom, de Claude Baechtold
4 – Challengers, de Luca Guadagnino
5 – La Vie de ma mère, de Julien Carpentier
6 – Anora, de Sean Baker
7 – Furiosa, de George Miller
8 – Civil War, d’Alex Garland
9 – Dune: Deuxième partie, de Denis Villeneuve
10 – La Zone d’intérêt, de Jonathan Glazer
Mentions honorables :
– Vampire humaniste recherche suicidaire consentant, d’Ariane Louis-Seize
– May December, de Todd Haynes
- QUENTIN ELUAU
Pour moi, 2024 fut une année mitigée pour le cinéma. Plusieurs films vus mais est-ce qu’ils méritent une place ici ? Je retiens tout de même quelques visionnages qui m’ont accroché du début à la fin (The Substance, Furiosa ou Dune : 2ème partie), ou encore ceux qui me reviennent à l’esprit au moment de rédiger ces lignes. Espérons que 2025 soit plus riche encore en découvertes et films marquants. J’attends avec impatience : Mickey 17, 28 ans plus tard ou encore Un parfait inconnu pour n’en citer que quelques uns.
1) The Substance de Coralie Fargeat
2) Furiosa : une saga Mad Max de George Miller
3) Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière
4) Dune : 2ème Partie de Denis Villeneuve
5) Smile 2 de Parker Finn
6) L’amour Ouf de Gilles Lellouche
7) Le robot sauvage de Chris Sanders
8) Les pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse
9) Longlegs de Osgood Perkins
10) La nuit se traîne de Michiel Blanchart
Mentions : Un p’tit truc en plus, Deadpool et Wolverine, Here et Conclave.
- SEBASTIEN LAMOTHE
La réalité de notre civilisation occidentale capitaliste mondialisée est celle d’une domination des classes possédantes sur les plus pauvres, les damnés de la Terre, les opprimés, les morts de faim, les plus pauvres et tous ceux qui n’obéissent pas à la morale dominante qui les écrase. Honneur donc au cinéma de combat, de la résistance à l’autorité, au cinéma de la révolte –comme Jean-Baptiste Thoret le disait de Koji Wakamatsu – qui nous décrit la lutte des individus pour échapper à leur condition, qu’il s’agisse de l’immigré en quête d’un pays où il pourra échapper à sa condition misérable et vivre (L’histoire de Souleymane, Moi capitaine), de femmes courageuses luttant contre un régime théocratique autoritaire (Les graines du figuier sauvage, Tatami) – on constate que les femmes sont au premier rang de la lutte au Moyen Orient, peut-être parce qu’elles sont plus que quiconque oppressées par le régime en place – d’autres femmes faisant face à l’atavisme archaïque du mariage forcé (All we imagine as light), d’un jeune homme affrontant le régime violent et corrompu de l’armée (Heroico), ou d’un adolescent cherchant à échapper au déterminisme social dont il est victime en traçant son chemin personnel dans la vie (Leurs enfants après eux). Et vive la Révolution!
- L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine (France)
- Heroico de David Zonana (Mexique)
- Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof (Iran)
- Moi capitaine de Matteo Garrone (Italie)
- Leurs enfants après eux de Ludovic et Zoran Boukherma (France)
- Anora de Sean Baker (Etats-Unis)
- Tatami de Zar Amir Ebrahimi (Géorgie)
- All we imagine as light de Payal Kapadia (Inde)
- Emilia Pérez de Jacques Audiard (France)
- Memory de Michel Franco (Mexique)
- PIERRE LARVOL
- The Substance de Coralie Fargeat
- Flow de Gints Zilbalodis
- La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer
- Dahomey de Mati Diop
- Le Roman de Jim des frères Larrieu
- In Water de Hong Sang-soo
- La Plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius
- Juré n° 2 de Clint Eastwood
- Riddle of fire de Weston Razooli
- Leni Riefenstahl, la lumière et les ombres d’Andres Veiel
Mentions spéciales :
- Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse
- Alien : Romulus de Fede Alvarez
- Smile 2 de Parker Finn
- Le Robot Sauvage de Chris Sanders
- POULET POU
1. Jeunesse (Le Printemps), de Wang Bing
Drague et jeux, amitiés et amours, chamailleries et blagues éclairent et humanisent le quotidien harassant — et donnent peut-être aux héroïnes et héros le surcroît d’énergie pour négocier âprement un salaire un (tout petit) peu meilleur, avant de rentrer enfin à la maison.
Walk Up est davantage centré sur les personnages d’âge mûr — celui où les conflits sont gommés, car on est passé maître dans l’art du compromis, mais aussi celui où on a abandonné pour de l’argent une part de ses idéaux, où on se fatigue plus vite, et où on se demande si on ne préférerait pas être seul et dormir.
3. In Water, de Hong Sang-soo
C’est de plus en plus beau jusqu’à la dernière image — que l’affiche reprend, du reste —, où notre héros, tel Snoopy romancier dans certains strips des Peanuts, lie les différentes parties qui semblaient n’avoir rien à voir dans un tout cohérent.
4. Une Famille, de Christine Angot
Beau film émouvant, qui parmi ses nombreuses qualités a celle de ne jamais chercher à se rendre sympathique.
5. La Zone d’intérêt, de Jonathan Glazer
Les dispositifs, c’est parfois très bien, cf. La Zone d’intérêt, film qui passe d’ailleurs son temps à aller à l’encontre des règles qu’il fait mine de s’être fixées, puisqu’on n’arrête pas de sortir de la villa des Höss, y compris pour accompagner une résistante polonaise. Je dis, très bien, du reste n’oublions pas non plus que tout cela, en plus d’être affreusement compliqué, est surtout parfaitement subjectif. Je dirais même plus, la réussite d’un dispositif ne se juge-t-elle pas à la capacité qu’il a à se faire oublier.
6. Juré n° 2, de Clint Eastwood
Eastwood goes full Fritz Lang. En tant que buñuelo-langien, votre humble serviteur ne peut que trouver ce film-de-procès-expérience-des-limites-de-la-morale super, et ne peut non plus pas résister au plaisir de vous infliger la blague, Pas besoin de voir le 1 pour kiffer. Tous les acteurs y compris le jeune premier Nicholas Hoult sont top, mention spéciale à Toni Collette dont le jeu tout en mimiques m’a beaucoup plu.
7. Le Roman de Jim, des frères Larrieu
Tout le monde — y compris la mauvaise mère Dosch — est bon, c’est-à-dire que chacun tente de faire au mieux avec ce qu’il a, les contingences, son intelligence, sa sensibilité, sa morale. J’ai déjà eu cette impression de repos agréable qu’engendre la bienveillance des personnages devant les films de Weerasethakul, ou La Féline de Tourneur, par exemple. Bienveillance et capacité à trouver les mots justes (les dialogues sont beaux), qui n’empêchent pas le drame, mais l’atténuent — sans que les émotions du spectateur s’en trouvent diminuées, au contraire.
8. Ma vie, ma gueule de Sophie Fillières
L’art a ceci de plus fort que la mort qu’il donne à ceux qui restent l’impression que le disparu leur cause encore, et pour longtemps. Certains réussissent particulièrement leur sortie, question de timing et d’image marquante, pensez Bowie David et son armoire normande là, Fillières Sophie et son ferry-boat ici.
9. Le Mal n’existe pas, de Ryusuke Hamaguchi
Le tchékhovisme du récit est emballé dans une forme harmonieuse, lumière et couleurs hivernales de la montagne japonaise, rythme pondéré, plans-séquences un peu techniques — je ne résiste pas au plaisir de m’en remémorer quelques-uns.
10. Les Graines du Figuier sauvage, de Mohammad Rasoulof
Les Graines, après un début d’apparence froidement réaliste, dans la lignée de l’édifiant Diable n’existe pas, prennent pour dénoncer l’odieux patriarcat iranien une tangente inattendue, et de plus en plus terrifico-grotesque. Le mélange fonctionne plutôt, soit sur le mode glaçant — éprouvante scène dite de l’extraction de la chevrotine —, soit sur un mode rire très jaune, à partir des cascades en bagnole de fonction, et jusqu’à la fin.
Mentions spéciales pour Miséricorde d’Alain Guiraudie et Le Deuxième acte de Quentin Dupieux.
- THOMAS POUTEAU
1 – Anora (Sean Baker) :
Par deux années consécutives, le jury du Festival de Cannes semble détenir les clés du bon goût. Anora est une explosion de vie, un diamant temporel poli par plusieurs rythmes,
une course folle qui brille dans son détail de la condition des prolétaires. Le seul film de
l’année qui m’a fait racheter trois tickets dans la même journée, et dévorer la filmographie de son réalisateur.
2 – Los Delincuentes (Rodrigo Moreno) :
L’année passée, il fallait déjà regarder de l’autre côté de l’Atlantique, pas aux Etats-Unis
mais en Argentine pour trouver une inventivité de la narration avec Trenque Lauquen. Une
nouvelle fois, avec Los Delincuentes, les limites sont franchies. C’est entraînant, lancinant,
magique. Un des plus beaux braquages de ces dernières années.
3 – Le Mal n’existe pas (Ryûsuke Hamaguchi) :
Chez Hamaguchi, il s’agit souvent de déployer des mondes. Des dizaines s’offrent à nous,
compactés seulement en une expérience, là entre les plis des hommes et de leur
environnement. Entre le ciel et la terre, des images venues d’on ne sait où.
4 – Septembre sans attendre (Jonas Trueba) :
Après les trois premiers films cités, la maîtrise du temps semble être la matrice du septième art. Ici, chez Trueba, la séparation n’est qu’une excuse pour ressusciter l’amour qui se mêle à la vie qui, eux-mêmes, se mêlent au cinéma. Tout se confond, nous aussi.
5 – Pauvres créatures (Yorgos Lanthimos) :
Le scientifique grec réitère son goût pour l’expérience en implantant un cerveau d’enfant
dans un corps d’adulte. Cette fable rappelle à bien des égards un art que cultivait l’autrice
italienne Goliarda Sapienza : l’art de la joie.
6 – Miséricorde (Alain Guiraudie) :
Guiraudie atteste une nouvelle fois son talent à croquer des dialogues et des situations
rocambolesques en mêlant un trouble, indéfini et infini avec des questions morales posées par l’Église depuis des siècles.
7 – L’histoire de Souleymane (Boris Lojkine) :
Le cinéma, c’est la fête de la matière. Ici, un corps affecté par les multiples courses répétées pour quelques pécules de monnaie. Souleymane est le dernier rouage d’un capitalisme ubérisant. Une histoire frontale, dans la jungle de Paris, qui met au jour l’hypocrisie d’une institution française qui invite au mensonge.
8 – Flow (Gints Zilbalodis) :
Entre animation et documentaire, Flow fait naviguer un chat et d’autres animaux qui se
retrouvent pris par la montée des eaux. Cette relecture du Déluge est une fable
foncièrement angoissante où le vivre-ensemble devient un impératif de survie.
9 – Memory (Michel Franco)
Certains croyaient Franco sauvé de ce qu’ils appellent son misanthropisme. Au-delà des
raccourcis gênants et imprécis que cela engendre, soulignons que Franco est toujours fidèle à lui-même et toujours aussi proche de ces âmes humaines. Une magnifique rencontre entre deux êtres cabossés par la vie, filmés avec autant de précision, pour accumuler deux troubles, deux tragédies qui mettent à nu une émotion confuse.
10 – La Bête (Bertrand Bonello)
On ne pouvait se quitter sans souligner l’un des gestes les plus dingues de cette année,
avec un monstre difforme, le nouveau long-métrage de Bertrand Bonello. Un même couple, sur trois époques différentes, une scène sous l’eau qui inonde encore l’esprit.
Mentions spéciales au cinéma corse (Le Royaume, À son image, Borgo) qui a été
l’enchantement du cinéma français de cette année – la découverte d’un grand réalisateur, la confirmation d’un autre et le travail remarquable de Stéphane Demoustier qui nous fait dire, une nouvelle fois, que Hafsia Herzi est un ravissement. Cent mille milliards, c’est bien le prix d’un film précieux de Virgil Vernier qui vaut largement cette mise. Pour terminer, une pensée à toutes ces chaudes larmes versées devant La Mémoire éternelle.
- DAVID SPERANSKI
1. The Substance de Coralie Fargeat
Parce qu’aucun film n’a autant fait bouger les lignes cette année.
2. The Outrun de Nora Fingscheidt
Parce que, en mélangeant passé, présent et avenir, on retrouve l’identité d’un être.
3. Good one de India Donaldson
Parce que, dans la nature, on est confronté à sa propre vérité.
4. La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer
Parce que la conscience de bourreau est toujours difficile à assumer.
5. Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos
Parce que, sur cette terre, voir le monde avec les yeux d’un enfant révèle son absurdité.
6. Emilia Pérez de Jacques Audiard
Parce que mélanger comédie musicale transgenre et guerre des cartels est improbable.
7. Anora de Sean Baker
Parce qu’une strip-teaseuse a droit à la dignité, à l’honneur et au respect.
8. Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof
Parce que femme, vie, liberté.
9. Grand Tour de Miguel Gomes
Parce qu’un Portugais a peut-être réalisé l’un des meilleurs films sur l’Asie.
10. Juré n° 2 de Clint Eastwood
Parce que la vérité n’est pas toujours juste.
Mentions spéciales :
Los Delincuentes de Rodrigo Moreno
Priscilla de Sofia Coppola
Apolonia, Apolonia de Léa Glob
Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos
Une langue universelle de Matthew Rankin