Paris International Fantastic Film Festival 2022 : vieillesse, rêveries et électricité

Dans la belle et unique salle du Max Linder Panorama, la sélection du PIFFF 2022 n’en finit pas de surprendre et de nous emmener aux frontières de l’étrange. Soucieux d’aller jusqu’au plus profond des abîmes de l’horreur, le Festival propose la découverte de deux cinéastes espagnols. Avec The Elderly, Raul Cerezo et Fernando Gonzalez Gomez, qui ont réalisé The Passenger en 2021, s’imposent comme des réalisateurs émergents du cinéma d’horreur ibérique. Paco Plaza, Jaume Balaguero, Juan Carlos Fresnadillo, et tant d’autres, ont donné ses lettres de noblesse à ces productions venues d’Espagne. En s’inscrivant dans cette veine horrifique, The Elderly explore les bas-fonds d’une vieillesse délirante et possédée, désireuse d’exterminer la race humaine. Raul Cerezo et Fernando Gonzalez Gomez s’inspirent de leurs illustres compatriotes, respectant alors les codes de mise en scène, avec un climat d’horreur distillé. On ne peut que faire la comparaison avec le mythique REC, dont l’action se situe aussi dans un immeuble. Ici, la vieillesse devient une menace répandant un virus mortel, condamnant l’humanité.

Après ce terrifiant tremblement nous laissant une sacrée impression, Linoleum, de Colin West, adoucit l’ambiance, avec une œuvre synonyme de rêveries. Avec ce premier long-métrage, le réalisateur frappe fort, en mettant en scène le récit d’un homme à la vocation manquée, voulant caresser le rêve de devenir un astronaute. Émouvant, touchant, Linoleum bénéficie d’un scenario axé sur des thématiques intéressantes : croire en soi, réaliser ses rêves, être ambitieux. Surtout, il s’agit d’une réflexion sur la vie, et sur l’importance des décisions que nous devons prendre tout au long de notre existence, ainsi que sur nos capacités à les remettre en question. Merveilleusement interprété par Jim Gaffigan et Rhea Seehorn (Better call Saul), Linoleum peut parler à beaucoup de monde, le message qu’il véhicule étant porteur d’espoir et de changement.

Dans la séance culte, Electric Dragon 80 000 V permit à la salle de s’électriser complétement, au son des guitares électriques et d’une musique rock détonante. Les décibels ont grimpé au maximum, avec ce film d’une durée de 55 minutes, typique du mouvement cinématographique cyber-punk japonais. Sorti en 2001, ce film de Gakuryu Ishii mélange bande-son bluffante et un implacable sens du rythme, mettant les spectateurs dans une tension extrême. Conceptuel, expérimental, ce petit film survolté allume un feu électrique, où l’énergie se transforme en source de rechargement corporel.

À bientôt pour de nouveaux films qui sauront vous embarquer au-delà du réel !