Sans un bruit 2 : tension silencieuse

Dans une typique bourgade américaine, la vie suit tranquillement son cours. Alors qu’un match de baseball monopolise l’attention des habitants de la ville, un évènement sème le trouble : une lueur se met à embraser le ciel, quelque chose venu du ciel tombe sur Terre. L’acteur et réalisateur John Krasinski poursuit le voyage de la famille Abbott avec un second volet efficace et tendu, à défaut d’être brillant.

Les dramatiques mésaventures de la famille Abbott, acte deux. La tribu ne peut plus rester dans la maison familiale. Au terme d’une silencieuse et dangereuse marche, ils découvrent une ancienne usine sidérurgique. Un vestige parmi les vestiges. Là-bas, ils rencontrent Emmett (Cillian Murphy, nouveau venu), un père de famille sans famille. Bien que réticent à l’idée d’aider les Abbott, cette rencontre va lui donner une seconde chance d’exister et d’agir. Ensemble, ils ont une chance d’influer sur l’avenir.

Sans un bruit 2 prolonge et amplifie l’expérience du premier épisode. En quittant son refuge, la famille s’aventure dans un monde sous tension : entre les créatures, plus attentives et sournoises, et les derniers survivants mutiques, aux intentions troubles, il faut faire preuve de ruse et d’intelligence pour survivre. La tension est d’autant plus forte qu’un nouveau facteur apparaît dans ce volet : l’oxygène. Que cela soit dans l’ironique berceau-cercueil du nouveau-né Abbott ou le fourneau dans lequel la famille peut se cacher, la question de l’air est permanente. L’ennemi est autant visible qu’invisible. Heureusement, un espoir réside sous la forme d’une jeune femme, dégourdie et courageuse, Regan. Le récit fait de son handicap non une tragédie, mais un atout, une force qui guide l’humanité vers un meilleur lendemain. Une vision assurément optimiste et stimulante.

Toujours chaude et lumineuse, la photographie du film joue des contrastes et souligne avec pertinence le naturel des décors. La part de numérique revient principalement aux créatures, brusques et impitoyables. L’aspect sonore contribue par ailleurs à la tension générée par leurs apparitions, on ressent la violence des mouvements et des cris. Et si la bande originale, mélancolique et émotionnelle, sature inutilement quelques scènes, sa présence semble toutefois plus équilibrée que dans le précèdent épisode.

Le cinéaste américain John Krasinski maîtrise dans l’ensemble son sujet et nous offre avec Sans un bruit 2 une suite pleine de suspense. Un divertissement certes un peu creux et inégal, mais généreux dans son genre. Sans être particulièrement original dans ses propositions, le film n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est dans l’urgence de la survie.

3.5

RÉALISATEUR : John Krasinski
NATIONALITÉ : Américain
AVEC : Emily Blunt, John Krasinski, Cillian Murphy
GENRE : Epouvante, thriller
DURÉE : 1h37
DISTRIBUTEUR : Paramount Pictures France
SORTIE LE 16 juin 2021