Sable – Une ode à l’exploration et à la recherche de soi


Un voyage initiatique, un désert à perte de vue, une recherche de l’identité et une sensation de vide omniprésent. Tel sont les points sur lesquelles Sable se repose pour vous accompagner pendant votre session sur le jeu. Un jeu d’aventure dans un monde ouvert, dont l’inspiration principale vient de Breath of the Wild, avec une direction artistique unique en son genre. Mais avant toute chose, de quoi traite Sable ?


À LA DÉCOUVERTE DU MONDE

L’histoire débute avec notre protagoniste, une jeune femme du nom de Sable ayant pour mission de partir explorer le monde afin de trouver sa place dans celui-ci.

Ici pas de combats contre des hordes de monstres, pas de monde à sauver, simplement une quête d’identité, et c’est là, le principal point d’intérêt du jeu. Vous êtes libre de circuler comme bon vous semble dans ce terrain de jeu, de faire les quêtes qui vous plaisent, d’explorer le monde à la recherche de ses secrets. Chaque décision que vous prendrez ne concerne que vous et l’aventure de Sable.

Relativement tôt dans l’aventure, on vous demandera de trouver des masques, chacun représentant une partie de la population (marchands, ferrailleur…). Une fois 4 ou 5 masques récupérés, vous aurez alors la possibilité de terminer le jeu. Peu importe votre état d’avancement global dans le jeu. C’est donc à vous de décider de quand se termine votre voyage.

Pour trouver ces masques, vous disposerez d’un hoverbike, une moto flottante qui vous facilitera grandement la tâche des déplacements. C’est au travers de 6 biomes différents (7 en comptant la zone de départ) que vous pourrez explorer et découvrir le monde à la recherche de masques.

Ces biomes, bien que relativement semblables (on reste dans le thème du désert), offrent quand même une diversité visuelle non négligeable. Bon, les zones de transitions entre deux biomes sont brutales (une démarcation en ligne droite), mais le charme opère tout de même en voyageant.

Autre point à souligner, l’aspect unique de la direction artistique. Inspirée par le style unique et très particulier de Jean Giraud (connu aussi sous le nom de Moebius) à qui nous devons entre autres « Arzach », mais aussi « L’incal » (scénarisé par Alexadro Jodorowsky). Pouvant aller du très détaillé au style épuré et onirique, sa patte visuelle transmet à merveille le côté simple et enchanteur de Sable. Par ailleurs, Moebius devait travailler sur le projet avorté de Dune réalisé par Jodorowsky.

Autant dire que pour Shedwork (le studio derrière Sable), utiliser le style visuel de Moebius pour un jeu vidéo prenant place dans le désert n’est pas une si mauvaise idée.

UNE LIBERTÉ À TOUTE ÉPREUVE

L’exploration prend donc une part importante de votre partie. L’entièreté de la carte est à votre disposition, à vous de la visiter comme bon vous semble. Les voyages rapides sont présents, mais ils se débloquent lors de la découverte de nouveaux lieux. Cela permet de gagner un peu de temps lors de voyage. Le plus important est la patience que le jeu demande pour récupérer un maximum de masque.

Disponible uniquement en anglais à la sortie du jeu, un patch incluant différentes langues (dont le français) est arrivé fin décembre. Bien que le côté exploration est favorisé, le jeu se permet tout de même de vous guider légèrement vers votre prochain objectif/lieu à visiter. On parlait plus tôt de l’inspiration provenant de Breath of the Wild, celle-ci se retrouve dans la possibilité d’escalader quasiment toutes les surfaces qui s’offrent à vous. Une des quêtes secondaires vous permettra par ailleurs d’augmenter votre endurance. La comparaison avec le titre de Nintendo s’arrête là, le jeu prenant une direction tout autre.

Le jeu pourra vous perdre en cours de route. Sans vraiment de ligne directrice et disposant de nombreuses quêtes annexes, un peu de temps vous sera requis pour prendre en main l’ensemble.

Ce sentiment est principalement dû au fait que vous pouvez finir le jeu à n’importe quel moment. Que vous ayez joué 6 ou 2h0, la fin est rapidement accessible. Cela vous pousse d’un sens à compléter au maximum Sable (masque, badges, collectibles…) afin de sentir un réel sentiment d’accomplissement. Une personnalisation de votre tenue et de votre hoverbike est possible. Pour votre tenue, c’est purement esthétique et concernant votre hoverbike, les modifications vous couteront beaucoup d’argent pour finalement pas grand-chose.

À cela s’ajoutent les principaux ennemis du jeu : la caméra et la maniabilité de l’hoverbike. Pour la première, dans 90 % du temps, elle restera derrière votre personnage, mais dès que vous vous accroupirez et que vous passerez dans un petit passage, vous aurez de fortes chances de voir votre caméra passer sous le sol ou dans les murs (il m’est même arrivé de voir la caméra bloquée dans le mur pendant une ascension). Concernant le hoverbike, son contrôle peut facilement devenir chaotique lors de sauts. De plus, vous avez la possibilité de l’appeler pour qu’il vous rejoigne automatiquement. Malheureusement, ce n’est pas rare de le voir se prendre les murs et souvent de rester bloqués.

UNE QUÊTE DE RECHERCHE DE SOI

Pour finir, de quoi parle vraiment Sable ? Le jeu traite de la recherche de soi, de la quête d’identité et de sa place dans le monde. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’objectifs concrets qui vous guident. C’est à nous de faire nos choix concernant l’ordre et l’envie pour lesquels on visite les lieux. On le ressent particulièrement avec ce qui arrive en fin de jeu. Une fois un certain nombre de masques débloqués (et donc de métiers/communautés découverts) c’est à nous de faire notre choix envers lequel on se retrouve le plus, il n’y a pas de mauvais choix. C’est un rite de passage que tout le monde doit traverser en arrivant à l’âge adulte.

De plus, Sable est une ode au féminisme. La majorité des personnages que vous croiserez dans l’aventure sont des femmes (on le voit dès l’introduction avec Jadi et Sizo qui sont là respectivement pour vous motiver à partir à l’aventure et vous offrir votre hoverbike). Ici, les femmes sont indépendantes. La majeure partie des statues visible représente des déesses. De nombreuses autres représentations de ce genre sont présentes dans le jeu, et c’est une chose assez rare pour le souligner.

verdict
Conclusion
Sable est un OVNI dans le paysage vidéoludique. Pas de fil rouge pour nous pousser à aller de l’avant, pas d’ennemis à affronter, rien que de vastes étendues désertiques et de l’exploration. Et c’est en cela que le jeu, bien que simple et quand même rapidement répétitif, reste un bon bol d’air frais d’aventure. On ne peut pas oublier les soucis de gameplay (caméra, maniabilité), mais tout le reste que propose le jeu vaut le coup d’œil. Que ce soit l’exploration, la narration et même le style visuel unique, Sable est sans aucun doute une très bonne surprise de la fin d’année 2021.
Les +
Une direction artistique très originale
Un sentiment d’Aventure
Une bande son agréable
Les –
La maniabilité de l’hoverbike
La caméra permissive
Un clipping constant
70

Vaut le coup d’œil


ÉDITEUR/DÉVELOPPEUR : Rawfurry
GENRE : Aventure
SORTIE LE 23/09/2021