L’œuvre de David Fincher : Scruter la noirceur

« Pourquoi lui faites-vous confiance ? Ce n’est qu’un vendeur de pompes ! ». C’est pratiquement sur cette citation de David Giler (producteur d’Alien 3, à l’époque de cette remarque) que commence l’ouvrage de Stéphane Bouley au sujet de David Fincher. À travers plus de 500 pages, l’auteur se penche sur tout ce qui fait le cinéma de Fincher. Sa jeunesse en Californie, ses travaux, en tant que réalisateur de publicités, ses débuts au cinéma et surtout sa passion pour la manipulation du public et son attirance pour la noirceur humaine.

À la différence du livre sur Christopher Nolan dont nous avions déjà parlé, Stéphane Bouley ne retrace pas l’univers de Fincher film par film. Il préfère aborder les thèmes et sujets propres à Fincher, en puisant dans les films pour argumenter son propos.

Du travail de la lumière et des ombres, le choix des couleurs lors de l’étalonnage, son utilisation du numérique ou encore sa fâcheuse manie à vouloir retourner des scènes, tout le côté obsessionnel et méticuleux de Fincher est détaillé. On découvre alors que le tournage de Gone Girl comptait une moyenne de cinquante prises par plan (d’après Ceán Chaffin, femme et productrice de Fincher depuis The Game). On y apprend aussi que Fincher n’a quasiment jamais retouché directement à un scénario, de lui-même, il ne se considère pas comme un scénariste.

 « Je me considère comme un interprète. J’interprète un texte écrit et je le transforme en film […] Cela fait-il de moi un homme qui ne fait que de la science appliquée ? Je ne crois pas ».

Le livre regorge de détails et d’anecdotes en tout genre. Le tout est accompagné de nombreuses illustrations réalisées par Capucine Bouley, reprenant des plans phares des films. D’Alien 3 à Seven, en passant par Fight Club, Zodiac ou encore Gone Girl, l’œuvre de David Fincher constitue l’une des plus intéressantes du cinéma moderne. Film après film, il ausculte la nature humaine, les conflits qui peuvent en découler, mais aussi toute sa noirceur.

Ce livre est donc parfait pour quiconque attache un peu d’importance à l’œuvre de Fincher et souhaite approfondir sa connaissance du réalisateur. L’ouvrage, à la fois dense et accessible, analyse avec force, détails et transversalité les choix de mise en scène du réalisateur, ses motifs et thèmes récurrents, ainsi que le travail essentiel de ses collaborateurs.


L’œuvre de David Fincher : Scruter la noirceur

Stéphane Bouley / Third Editions

Le livre est disponible sur le site de l’éditeur ainsi qu’en librairie.