autoportrait. Angot à 13, 35, 63 ans. Ce qu’on imagine, et qui peut faire peur, c’est Angot à 100. Veuillez excuser ce jeu de mots puéril, c’est que le spectateur a envie de détendre l’atmosphère, après un visionnage aussi tendu que poignant. Du reste, a-t-on vraiment peur. Ne préfère-t-on pas plutôt croire que l’avenir d’Angot sera — grâce à son œuvre, et peut-être en particulier ce film —, si ce n’est radieux, au moins moins sombre. Je ne suis guère familier de l’œuvre écrit. Petit a, souvenir de ma jeunesse nineties-noughties où beaucoup dénigraient — ce que corroborent des extraits d’émissions TV d’époque, desquels les ineffables Ardisson et Baffie ne sortent pas grandis. Petit b, sentiment a posteriori qu’elle semblait être seule contre tous, dans l’expression acharnée de sa souffrance et sa colère. Ici les confrontations, d’abord sous ce double signe — hallucinante scène avec la belle-mère, dont découlent des conséquences plus ou moins inattendues observées plus tard —, signes en quelque sorte convoqués par ce qui constitue le principe de la victime du crime tu et nié, à savoir le ressassement et le surplace, ces confrontations s’adoucissent, si j’ose dire crescendo, avec l’ex, la mère, et la fille adulte. Angot n’est plus seule, en tous cas l’est moins. Beau film émouvant, qui parmi ses nombreuses qualités a celle de ne jamais chercher à se rendre sympathique. Concluons avec une dernière remarque puérile, je me demande à quel pourcentage du budget s’élève la présence du classique de Bob Marley qui se fait entendre à un moment.