Rencontre avec Romy Trajman : En rire de peur d’être obligée d’en pleurer

Documentaire pop, à la fois drôle et profond, sur un divorce de parents, dont une jeune femme sensible ne se remet pas, Le Divorce de mes marrants conjugue en un même film la poésie fantasque d’un Jacques Demy et la recherche existentielle d’une Agnès Varda. Brassant divers thèmes difficiles comme la bipolarité, la Shoah, la pédophilie, l’inceste, la folie, etc. , ce premier film coréalisé par Romy Trajman et Anais Straumann-Lévy, possède pourtant l’élégance de sa pudeur, concentrée dans des chansons laissées en contrepoint de l’histoire et des éclats de rire dévastateurs. MovieRama a eu le privilège de rencontrer l’intense et passionnée Romy Trajman, dont le courage introspectif n’a d’égal que la jubilation de la vie.

-Quand j’ai vu votre film fin avril, il ne devait pas sortir en salles. Il était uniquement prévu pour une sortie en VOD.

– Exact. C’était en VOD à ce moment-là. Et finalement on s’est dit que non, qu’on allait quand même faire une sortie salles, même si l’époque est particulière au niveau du cinéma, mais c’est quand même joyeux de rencontrer les gens en vrai. C’est un bonheur de rencontrer les gens dans la salle, de voir d’autres parcours de vie. Moi ça m’émeut quand j’entends des personnes qui n’ont pas vécu dans le même endroit, qui n’ont pas le même parcours et sont touchées aussi par ces histoires de familles-là. C’est génial de pouvoir le constater de visu. C’est tellement dommage de ne pas avoir de rapport matériel avec les gens quand on fait un film. Et puis c’est grâce aux Mutins, Olivier Azam et Jérémie Pottier, qui ont tellement cru au film, c’est grâce à eux que le film peut sortir en salle.

– C’est mérité à mon avis. Mais cela vous aurait-il gênée que le film soit diffusé sur un autre support ?

– C’est un premier film. L’expérience de le présenter à du public, c’était quelque chose de complètement nouveau. Quand on fait de la musique, on fait une performance et on reçoit un écho du public. Tandis que quand on présente un film, on reçoit des impressions, des questions. C’est un peu aussi une performance, même si moi je n’ai rien à faire de spécial, hormis répondre aux questions. C’est quand même un dialogue. Si le film était sorti en VOD, c’aurait été le dernier recours, un peu une réaction de dépit, face à cette histoire de Covid. Je me suis dit « mieux vaut qu’il sorte en VOD que pas du tout ». C’était un peu l’option Z. Si mon cœur parle, j’aurais adoré voyager avec le film, faire des tournées avec lui, dans des villes différentes. En plus, j’ai souvent des retours très différents.

– Vous avez pu le présenter devant du public ?

– là, je reviens de Bruxelles, je suis revenue hier soir et le film était présenté dans un cinéma d’art et d’essai l’Aventure. Cette avant-première était très joyeuse, c’était très beau, mon père était présent. Il habite toujours Bruxelles. Depuis que Les Intranquilles est sorti et qu’il a eu cet impact, le public comprend mieux la bipolarité, j’ai l’impression. Je suis contente que ce film soit sorti et qu’il ait eu une grande audience. Cela permet de comprendre ce que c’est de vivre avec quelqu’un de bipolaire au quotidien et ce qu’est la bipolarité. D’ailleurs Damien Bonnard est aussi peintre dans le film. J’ai l’impression que c’est mieux perçu, les gens ne disent plus « ah oui c’est juste quelqu’un de lunatique ». Quand la bipolarité devient clinique, on franchit une ligne quand même. Et cela crée un cataclysme dans les familles en général, c’est ce que montre si bien Les Intranquilles. Et souvent les retours du public disent « ah je comprends mieux maintenant », c’est pour ça que je tiens à saluer le travail de Joachim Lafosse.

Il a un peu préparé le terrain pour votre film.

– Voilà ! C’est génial si cette maladie peut être mieux comprise. C’est comme des rayons, la bipolarité, cela impacte tout le cercle autour de soi et après c’est comme des mikados. C’est pas juste anodin, cela a bien plus d’impact qu’on peut le penser, à tous les niveaux. C’est ça que j’ai montré dans le film et que Joachim a montré aussi. Je trouve ça génial.

– Vous avez eu l’occasion de rencontrer Joachim Lafosse ?

– ah j’ai failli, on présentait nos films respectifs dans un festival à Bruxelles à un jour d’intervalle, la veille j’étais à Paris. Mais ce serait cool. On est dans la même ville. J’aimerais bien le rencontrer. Je n’ai pas encore fait la démarche.

– Comme formation, vous avez fait l’Ecole de la Cité. C’est plutôt atypique comme formation, vous pourriez nous en parler un peu ?

– J’ai fait donc l’Ecole de la Cité en scénario parce que j’avais déjà fait un court métrage qui avait été dans un festival. La programmatrice m’avait dit « regarde cette école, elle a l’air bien ». J’avais loupé la date la première année, le concours était déjà passé. Et puis j’avais fait aussi une comédie musicale, une super expérience dans un conservatoire de quartier. Et puis en faisant de la comédie musicale durant une année de formation, je me suis rendue compte que j’aimais bien chanter les chansons des autres, danser, incarner des personnages sur scène, mais que quelque chose me manquait, qu’il y avait des choses que je ne pouvais pas dire dans ce que l’on me proposait. C’est facile de donner un rôle à une jeune brunette, c’est un peu cliché. Je me suis dit, je me sens trop enfermée dans des rôles qui manquent de substance. Et j’ai besoin d’écrire. Je me suis souvenue de cette école, et qu’il y avait une formation de scénario. C’est génial, je vais intégrer cette école. J’ai donc fait ce fameux concours sur trois mois. A chaque étape, on se dit, comment ça va se passer, quoi, comment. On est complètement anonymisé et c’est un peu un miracle à la fin d’arriver au bout. Sinon après, pour le coup, c’est une école de terrain. C’est cela qui était génial. On était quand même dans un endroit, La Cité du Cinéma, où, en-dessous, il y a des studios donc ça tourne en permanence. Des personnes défilent dans l’école, proposent des stages. Je n’ai pas un souvenir très précis d’avoir appris des théories, hormis écrire la structure du scénario mais ce qui m’a le plus plu dans cette école, ce sont les rencontres. J’ai rencontré des personnes qui m’ont aidée sur le chemin. Je pense à Audrey Diwan par exemple que j’ai rencontrée là et qui par la suite, a toujours été présente. On avait d’ailleurs écrit quelque chose ensemble. Des rencontres et des ouvertures sur le monde, venant de cinéastes. Beaucoup de masterclasses et donc beaucoup de personnalités qui viennent nous expliquer leur parcours et c’est génial de se rendre compte que c’est aussi riche, que chaque parcours est différent. Il n’y a pas de parcours balisé pour un cinéaste, les gens viennent de n’importe où.

– C’était cette école qui vous intéressait, et pas les autres ?

– En fait, je fonctionne souvent dans la vie par instinct. Donc je n’ai pas fait un plan ABCD, tu as quatre écoles et tu vas les tenter toutes comme dans un cycle de concours. Je me sentais aimantée par cette école. A partir du moment où j’ai fait la première étape du concours, on avait 48 heures pour remettre trois choses : produire une œuvre avec le mot émotion, écrire un texte sur sa vie en deux pages, écrire une chronique de film, The Artist, je crois. Il fallait pondre tout cela dans le speed et cette espèce d’énergie, je l’aimais bien. J’aime bien être un peu challengée comme ça. Et je ne sais pas trop comment l’expliquer, je me sentais aimantée par cette école, et en fait je n’avais pas de plan B donc si je n’avais pas été acceptée, je ne sais pas trop ce que j’aurais fait.

– C’était le destin donc ! (rires). Parallèlement, il y avait de l’art dramatique, de la création de webséries…

– Oui, comme je le montre dans le film, ma mère a été une partenaire créative de choix. Il y a eu des moments où c’était irritant mais aujourd’hui avec le recul, je me dis que c’était une vraie chance d’avoir un parent qui me permette de faire ça, me considère et me donne une place comme une partenaire de travail. C’est un peu fou mais c’est ça qui est génial. Je n’étais pas que sa fille, on était de vraies partenaires.

– Sur un mode égalitaire…

– Exactement, sur un mode égalitaire. D’ailleurs ma mère ne m’a jamais parlé comme à une enfant. Même quand j’étais petite. Elle me parlait mais comme à une adulte. Je n’ai pas l’impression que son discours ait changé. Et d’ailleurs je lui en ai parlé récemment et elle m’a dit, c’est vrai, toi et ton frère, je ne vous ai jamais parlé comme à des enfants, je n’ai pas « gagatisé ». Et donc sur cette base-là, elle m’a permis de faire des choses. Je pense que cela a éveillé ma créativité et ensuite cela lui a donné un sens à cette créativité. Elle pouvait se faire, cette créativité, elle avait un socle et un objectif. Et ensemble, on trouvait des solutions pour la mettre en place. On a monté une société de production. J’ai quitté les cours pour étudier par correspondance à quinze ans. On a écrit une série qu’on avait signée dans un groupe de télé, c’était TelFrance à l’époque. La télé, c’est long comme processus, il faut rentrer dans des cases, des programmes. On était aussi assez politisées aussi. On s’est dit au bout de deux ans que n’ayant pas pu faire émerger cette créativité, on allait reprendre nos droits et qu’on allait la faire nous-mêmes cette série. On en a donc fait une web-série. Et là on a vraiment tout produit. Donc c’étaient des sketches style frenchy Absolutely Fabulous, dans lesquels on se mettait en scène en version caricature à fond. C’était une vraie formation parce que, du coup, il fallait tout faire : jouer, écrire ou coécrire, coréaliser, la musique, la production. C’était bien car cela permettait d’être polyvalent et de porter un projet, jusqu’au bout. Même si c’était du web, cela a été hyper formateur. Et puis jouer…j’aimais bien ce petit personnage de Suri qui était une espèce d’ado un peu lunaire.

– C’était en parallèle de l’Ecole de la Cité ?

– Cela a commencé un peu avant et cela a continué pendant l’Ecole. La saison 1 a été amorcée avant et la saison 2 c’était pendant la formation.

– Il y a des moments très drôles dans votre film comme son climax, le grand moment où vous divorcez du divorce de vos parents, une idée complètement surréaliste à la manière de Lewis Carroll, comme fêter les non-anniversaires.

-oui voilà, c’est peut-être l’héritage belge aussi, mais Lewis Carroll, oui bien sûr. Je me suis dit que c’était une fantaisie, comme les chansons étaient déjà des fantaisies dans le film. Et finir par une pirouette à la jonction entre la fiction et le réel car mes parents sont vraiment venus, il y a réellement eu une fête. C’était un peu convoquer la fiction et le réel en même temps.

– Si vous étiez autre chose un autre métier que comédienne, chanteuse ou réalisatrice ?

– Avocate (rires) ! Je ne sais pas, c’est le fantasme de mes parents. Mais peut-être que j’aurais été avocate, pour défendre des causes.

– Si vous étiez un cinéaste ? Autre que vous-même, puisque vous êtes déjà une cinéaste…

– (Long silence…) Bonne question, il y en a pas mal… (dans un souffle) Francis Ford Coppola…c’est difficile comme question…Eh bien, moi, un film qui m’a beaucoup marquée, c’est un cliché de le dire mais c’est un monument du cinéma, c’est Le Parrain, ce côté clanique, l’importance de la famille aussi…

– Toujours la famille donc, cela vous fascinait déjà à l’époque…

– Ah ça oui, Le Parrain II a été pour moi un électro-choc…Al Pacino, dans le II, est blafard tout le temps, on a l’impression de ressentir tout ce qu’il ressent mais il est tout en froideur. Et en même temps, on ressent quand même tout, c’est tout de même un jeu d’acteur incroyable, une performance de dingue. J’avais l’impression qu’il recevait des balles tout le temps mais qu’il restait stoïque. Il se tenait droit et essayait de garder son clan, cette image d’Epinal du clan. Coppola, ça m’a bien marquée. Après j’adore Sautet. Chabrol aussi, il y a des films qui me touchent beaucoup chez lui.

– Par exemple ?

– Récemment j’ai vu Une Affaire de femmes avec Isabelle Huppert. Eh bien Isabelle Huppert, je la trouve incroyable dans le film. Un personnage de femme libre, anticonformiste, un peu « borderline » car elle est toute guillerette, elle ne se rend pas trop compte de ce qu’elle fait. Elle franchit la ligne rouge.

– Et il y a des chansons dans le film, comme dans le vôtre….

– Elle chante, elle danse….C’est une vraie question, ce n’est pas évident. Si j’étais un cinéaste, ce serait une jonction entre ces trois-là (elle rit).

Par rapport à la constitution de votre identité, si vous n’étiez pas juive, cela changerait tout ?

– Alors moi je suis juive mais je n’ai jamais pratiqué la religion. D‘ailleurs j’ai grandi dans un collège qui n’était pas religieux. Mes parents ont été tous les deux dans des écoles juives. Ma mère a étudié le journalisme pendant eux ans, elle est complètement bilingue. Mon père était dans une école très religieuse à Bruxelles. Mais ils se sont tous les deux vite affranchis de la religion. Ils ont continué à Bruxelles parce qu’ils appartenaient à des cercles amicaux dans lesquels ils faisaient des fêtes. On se rencontrait avec la famille, les enfants. Cela donnait des moments très beaux car c’étaient des moments de fêtes. Mais quand ma mère a déménagé en France, tout cela a été rompu en quelque sorte.  Donc on n’a plus évolué dans un environnement religieux. C’est marrant, vous dites que cette empreinte est très présente dans le film mais c’est presque malgré moi. C’est une sensibilité qui me parle sans vraiment en avoir eu la pratique. Moi je crois aux origines. Je n’ai pas vraiment eu de pratique mais j’ai une sensibilité. Je vais être touchée par des choses qui sont faites plus ou moins par des personnes de confession juive, sauf que je n’ai pas envie de me réduire à une religion. Mais j’ai cette sensibilité de rire de ce qui nous fait pleurer peut-être. Pour ne pas en pleurer en tout cas.

– Une chanson de Gainsbourg s’appelait comme ça. En rire de peur d‘être obligée d‘en pleurer, sur l’album Baby Alone in Babylone interprété par Jane Birkin.

– Eh bien Gainsbourg, évidemment ! J’adore.

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Vous avez écrit et tourné votre film avant le confinement ? Comment avez-vous vécu ce confinement ?

– Oui, c’était avant le confinement. Le confinement a correspondu à la phase de post-production, donc de montage. Ce qui tombait bien en fait car j’avais l’impression d’être dans un sacré tunnel. Il fallait que je dérushe beaucoup d’heures de rushes. Plus de 100 heures de rushes. Cela a représenté des journées et des journées. Au fond, comme tout le monde vivait ce moment en suspension, je me suis dit que c’était un bon moment pour le montage. C’est un vrai tunnel quand on monte. Surtout au début, j’ai monté sur ordinateur portable avec trois disques durs ; en plus, mon ordi s’est cassé au milieu (rires). Il y a eu plein de galères. Alors quand un pote m’a dit « j’aime vraiment bien le film, tu vas venir monter aux Films de la Récré », je me suis dit, punaise, un studio, un vrai écran, on va pouvoir être un peu « confort ». C’était à la fin, c’était génial. Mais au début, j’ai vraiment expérimenté : l’ordi portable qui fonctionne sur prise parce que le mien avait lâché, les trois disques durs….maintenant je suis hypermaniaque pour mes disques durs mais au début je ne savais pas comment faire, monter c’était une nouveauté (rires). Le film a été monté sur Final Cut ProX. Donc le confinement, après le tournage, c’était intéressant car c’était un moment où l’on peut se recentrer. Cela m’a permis de travailler en profondeur le montage comme si tout était arrêté.

– Cela vous a permis de finaliser et avez-vous pris des options différentes de celles que vous aviez avant le confinement ?

– Oui j’ai monté principalement à Bruxelles. On a fait tout un dérush en France. On avait un monstre de trois heures et puis il fallait le tailler pour qu’il fasse une heure vingt. Et c’est là qu’est arrivé le confinement et que je me suis dit que j’allais revoir tous les rushes, vérifier ce qui était possible et j’ai repêché des trucs qu’il fallait retrouver. Je me disais, ça, ça marche, ça c’est quand même intéressant donc oui, ce temps mort m’a permis d‘aller chercher des choses. Parce que j’avais le temps, le temps du confinement. On a eu l’impression que tout s’était arrêté.

– Mais vous n’avez pas réorienté votre film un peu autrement d‘un point de vue thématique ou en privilégiant telle histoire par rapport à telle autre ? 

– Non cela m’a plus permis de chercher des rushes que j’avais oubliés. On a quand même 160 heures de rushes, c’est un sacré truc et ça fait peur ! Je vais ouvrir 60 dossiers et aussi les 100 autres dossiers et j’en ai pour 10 jours ; ça fait très peur car on se dit qu’il faut avoir un regard hyper lucide, en permanence sur chaque détail et surtout le détail en sa globalité. Il fallait respecter une structure globale mais aussi que chaque séquence en soi fonctionne. Le confinement m’a permis de prendre ce temps que je n’aurais peut-être pas pris, que j’aurais eu peut-être plus de mal à prendre, si c’avait été le rythme de la vie normale, le flow. J’étais à Bruxelles et cette ville a un côté très affectif pour moi. C’est une ville de bienveillance, Bruxelles. Pour moi c’est un studio créatif à ciel ouvert. Les gens peuvent créer tranquillement, les gens ont l’oxygène pour créer. Tandis qu’à Paris, c’est le flow continu, l’urgence est permanente. Paris, je trouve ça génial quand on a fini une œuvre et qu’on fait des rencontres un peu magiques. Mais pour la création, quand cela demande du temps, Bruxelles, c’est idéal. C’est une ville qui offre du temps, de la bienveillance à l’égard des créatifs en tout cas.

N’avez-vous pas sacrifié des scènes que vous aimiez particulièrement parce que cela ne rentrait pas dans la structure ?

– Non, j’ai tenté de mettre ce qui me semblait le plus intéressant dans la structure, les personnages et l’évolution de la trajectoire des personnages. Il y a des scènes assez fortes, intenses et j’ai vraiment essayé de condenser.

Et vous y êtes parvenue ! Parce que le film est assez court, 1h23 alors que vous auriez pu faire facilement quatre heures….

– Ah oui on aurait pu (rires) !

Et quels sont vos projets ?

– Je continue aussi la musique. Sinon j’écris sur un artiste belge qui me passionne, qui fait un peu partie de la mythologie familiale en ayant été un ami de mon père. Il est décédé à 25 ans. En fait, il a été assassiné après avoir volé un Modigliani. Cette histoire est un peu trouble, ténébreuse et assez fascinante. Car c’est un personnage qui s’est totalement réinventé malgré son jeune âge. Sa vie était une course mais en même temps il avait quelque chose d‘incandescent, ce personnage. Donc je suis en train de le développer. Ce serait peut-être plus pour des plateformes, on verra. En tout cas, c’est l’histoire d’un artiste belge. On est dans la continuité de quelque chose. Et à côté, j’écris une comédie qui est plutôt une comédie romantique dans un tribunal (grand éclat de rire !)

Entretien réalisé par David Speranski le 20 juin 2022 à Paris.