Réalisé par Ricard Cussó, ce film d’animation australien, plutôt sympathique, s’adresse à un public assez large, grâce à son scénario au message écologiste et axé sur la protection de la faune et de la flore. En suivant les mésaventures d’une jeune opossum en lutte contre l’extinction des espèces animales, L’Arbre à vœux peut susciter l’intérêt des enfants comme des adultes. Sensibilisant de façon ludique sur les problématiques climatiques actuelles, nul doute que ce long-métrage d’animation sera, on l’espère, largement compris. Même s’il ne peut pas rivaliser avec les grands studios, son principal atout reste son écriture, avec cette idée que la nature et l’humanité peuvent être sauvées. Quelques bonnes séquences amusantes jalonnent cette œuvre faisant tristement écho à notre propre destin sur la planète Terre. L’Arbre à vœux est un hommage au monde animal, à notre écosystème en péril.
Kerry, une jeune opossum, commet une bêtise en exprimant un vœu mettant en danger la Cité-Sanctuaire. Pour réparer les dégâts, elle va partir dans une exploration sauvage, pour sauver les habitants.
Outre divertir, l’animation se doit également d’informer sur les possibles dangers, ici l’extinction progressive des animaux vivant sur Terre. Les procédés animés mettent donc en images et en couleurs ce que beaucoup d’humains font semblant d’ignorer et qui pourrait aussi causer notre perte. Ainsi, le film de Ricard Cussó se situe dans la veine des films d’animation instructifs alarmant sur des faits ou d’inévitables réalités. Dans cette œuvre à vocation écologique, le vœu du metteur en scène réside dans la sauvegarde de notre environnement.
Effectivement, cette histoire rythmée bénéficiant d’une bonne technique se change en reflet de notre propre destinée, en miroir de notre inaction et de nos comportements inadéquats face au changement de climat. Le problème soulevé perdure depuis des décennies, et les solutions n’abondent pas. Dans cette cité-sanctuaire où les animaux survivants se réfugient, le spectre de l’extinction massive hante les esprits. Ce petit coin de paradis sert de lieu de protection, et la vision de cette forteresse naturelle rappelle tristement l’insuffisante action des humains pour protéger les espèces. Entre fable intelligente et conte fantastique sensibilisateur, L’Arbre à vœux éveillera le regard des enfants, qui sauront s’émerveiller avec un univers forestier coloré, peuplé d’animaux en tous genres, souvent loufoques et amusants. Les adultes y trouveront un spectacle réjouissant et comprendront la véritable signification de ce film. Au cœur de ce scénario centré sur les souhaits, l’arbre aux multiples branches se transforme lui-même en vœu, comme messager de notre volonté de résoudre les problèmes environnementaux. Doit-on voir un constat inquiétant sur ce qui nous guette ? Probablement, et la présence de cet élément naturel massif, avec tous ces animaux se trouvant en bas, nous renvoie à l’image de l’espèce humaine, responsable de désastres, mais toujours garante de la capacité de sauvegarde. En tout cas, et ce malgré la palpable amertume du scénario, le réalisateur réussit à divertir, en nous embarquant dans les aventures délirantes de ce petit opossum naïf et spontané. Véritable plaidoyer pour la défense des animaux, l’Arbre à vœux explique bien ce désir de vivre harmonieusement avec la nature, décrivant alors une communauté animale établie sur de solides fondements : la solidarité, la fraternité, l’amour réciproque. Dans ce sanctuaire se trouve aussi des crocodiles, des tortues, des lézards… tout un bestiaire qui saura ravir les yeux des plus petits.
Pour les plus grands, voir ces différentes espèces vivre ensemble aura sûrement un goût plus aigre, tellement cette vision utopique se détache clairement de la situation actuelle. Car l’extinction provient également de l’humanité destructrice, ce démon représenté par une couleur rouge si parlante et évocatrice. L’opiniâtreté et la fougue débordante de Kerry, se battant contre des ennemis animaliers aux aspects humoristiques, amusent, proposant un film d’animation fort sympathique, bien fait, et qui allie humour et ambiance de conte où tout le monde trouvera son compte. Surtout, le projet réalisé par les équipes de Like a Photon Créative montre toute cette faune australienne, eux qui voulaient animer tous ces paysages verdoyants possédant une grande biodiversité. À notre époque comportant son nombre d’événements climatiques extrêmes, sans doute que la finalisation de ce travail agit comme une photographie de toute cette nature existante. En alourdissant aucunement son propos de séquences alarmantes et en saupoudrant généreusement son œuvre de quelques drôleries bien trouvées, Ricard Cussó touche au but, et si l’objectif est de s’adresser à un public divers et large, autant dire que ce petit film bénéficiera d’un possible succès. Voici ce qu’il faut espérer, à l’heure où les productions animées se multiplient, en dehors des standards commerciaux. Puis, voir ce petit opossum si frêle et si mignon redonne du baume au cœur. Cela fait ainsi du bien de regarder ce type d’animations enthousiasmantes. Espérons que le plaisir soit partagé.
RÉALISATEUR : Ricard Cusso NATIONALITÉ : Australie GENRE : Animation AVEC : DURÉE : 1h30 DISTRIBUTEUR : Alba Films SORTIE LE 17 mai 2023