La Reine Charlotte : Un chapitre Bridgerton : les origines d’une saga couronnée de succès

La Reine Charlotte : Un chapitre Bridgerton est un préquel de la série à succès La Chronique des Bridgerton disponible depuis décembre 2020 sur la plateforme Netflix. Adaptée de la saga littéraire écrite par Julia Quinn, la série est devenue en très peu de temps un véritable phénomène qui s’est inscrit dans la pop culture. La Reine Charlotte a été créée par Shonda Rhimes, qui officiait déjà en tant que productrice sur La Chronique des Bridgerton et à qui l’on doit les séries Grey’s Anatomy, Scandal et Inventing Anna.

La Reine Charlotte suit le destin d’un personnage secondaire emblématique de La Chronique des Bridgerton : Sophia Charlotte de Mecklembourg-Strelitz (India Amarteifio), de son mariage arrangé avec le roi George III d’Angleterre (Corey Mylchreest) à son règne complexe. Mais elle n’est pas la seule femme mise à l’honneur dans ce spin-off puisqu’on y découvre également les jeunes années de l’entremetteuse Lady Danbury (Arsema Thomas) et de la matriarche Bridgerton, Violet (Connie Jenkins-Greig).

Au-delà des éternelles romances un brin fleur bleue, La Reine Charlotte explore des thèmes plus profonds tels que le racisme, le déni de classe, ou bien encore le sexisme, ce qui en fait une proposition plus politique que son prédécesseur.

Bien que la reine Charlotte ait réellement existé, la narratrice Lady Whistledown (Julie Andrews) nous met en garde dès l’introduction du premier épisode : “Ceci n’est pas un cours d’histoire, mais une œuvre de fiction inspirée de faits réels. Toutes les libertés prises par l’auteur sont parfaitement intentionnelles”. Anachronismes et réécriture moderne ont toujours été la marque de fabrique du show et c’est sans conteste ce qui le démarque des autres productions en costumes, ce qui fait son sel, n’en déplaise à certains historiens.

Au-delà des éternelles romances un brin fleur bleue, La Reine Charlotte explore des thèmes plus profonds tels que le racisme, le déni de classe, ou bien encore le sexisme, ce qui en fait une proposition plus politique que son prédécesseur. Il est question dans ce nouveau chapitre de la représentation des personnes de couleur avec notamment l’illustration du mythe selon lequel la peau de la reine Charlotte a été éclaircie sur les portraits officiels, d’extirpation de son milieu social avec le personnage de Lady Danbury ou de manière plus générale d’émancipation des femmes avec l’ensemble des héroïnes. 

Cependant, La Reine Charlotte souffre de sérieux problèmes de rythme et d’une narration éclatée. Les intrigues secondaires se succèdent mais ne sont parfois développées que le temps de quelques scènes, ce qui nous laisse un goût d’inachevé. Le quatrième épisode intitulé “Auprès du roi” est entièrement consacré à la relecture des événements des premiers épisodes du point de vue du roi George mais n’apporte malheureusement pas de nouvel éclairage majeur. En outre, la série ne propose que très peu de rebondissements dans son intrigue où tout est très attendu, prévisible. 

On apprécie La Reine Charlotte : Un chapitre Bridgerton pour sa représentation diversifiée de la société du XVIIIème siècle et sa mise en lumière de problématiques très actuelles mais on déplore ses gros problèmes structurels et son manque d’implication envers ses intrigues secondaires. On espère que la saison 3 de La Chronique des Bridgerton, prévue également pour cette année, saura trouver le bon compromis pour la suite de la saga, quelque part entre le pur divertissement de ses débuts et les nouveaux enjeux politiques développés par son spin-off.

3

CRÉATRICE : Shonda Rhimes
NATIONALITÉ : Américaine
GENRE : Drame historique, Romance
AVEC : India Amarteifio, Golda Rosheuvel, Corey Mylchreest, Arsema Thomas, Adjoa Andoh, Connie Jenkins-Greig, Ruth Gemmell, Michelle Fairley et Julie Andrews
DURÉE : 6x 53-86mn
DIFFUSEUR : Netflix
SORTIE LE 4 mai 2023