Après Willy Ier et Teddy, L’année du requin est le troisième film des jumeaux Ludovic et Zoran Boukherma. Teddy était à la fois un film de loup-garou, un drame social et une comédie satirique. La passion des frères pour le cinéma de genre se retrouve pleinement dans L’année du requin. Comme ils l’avaient fait dans Teddy, ils reprennent dans cette nouvelle réalisation un genre très américain avec un fonds de reprise des Dents de la mer de Steven Spielberg, mais sans le pasticher, en l’adaptant à la culture française pour que cela sonne juste.
L’année du requin est l’histoire d’une passion : celle de la gendarmerie maritime. Maja est passionnée par son métier et n’a peur que d’une chose : la retraite. A l’inverse, son mari en rêve. Il n’attend que cela : que sa femme prenne sa retraite et qu’ils puissent s’installer paisiblement dans un mobil-home du camping-car de la plage. Alors que le quotidien de Maja est très calme, elle voit arriver à quelques jours de la fin de ses fonctions ce qu’elle attend depuis le début de sa carrière : un évènement marquant à haut risque dans lequel elle va enfin pouvoir jouer un rôle de sauveuse. L’arrivée dans la baie où jamais rien ne se passe d’un requin représente tout ce qui lui fallait. Avec une détermination poussée à l’extrême, Maja se lance dans une lutte contre la bête, un combat pour son honneur.
Ainsi, L’année du requin est une satire sociale mêlant frisson, drame et sensation avec rire, folie et passion, pour le plus grand plaisir du public dont sens et émotions sont continuellement stimulés.
L’année du requin est une première pour le cinéma français. Sur un prétexte de reprise des Dents de la mer, le film à sensation fait sensation. Sur une bande-son angoissante et des plans sous-marins prévenant de l’arrivée du requin, il provoque chez le spectateur effroi et épouvante. A la veille de l’été, alors que les vacanciers vont se ruer sur les plages de la côte, L’année du requin vient freiner nageurs et surfeurs : sommes-nous vraiment protégés d’un risque d’arrivée d’un requin dans le littoral français ?
L’année du requin ne fait pas que frissonner le spectateur, mais le fait rire aussi. Ainsi, sur un arrière-plan de tragédie, situations absurdes, portraits caricaturaux et évènements folkloriques se mêlent, pour le plus grand plaisir du public.
Le film est certes une fiction à sensation, mais il est loin d’être déconnecté des problématiques contemporaines. Avec le réchauffement climatique, la perturbation des marées et la montée des eaux, qui sait si les bêtes lointaines ne vont pas progressivement poser leur nid sur le paisible bassin d’Arcachon, lieu où le film a été tourné ? La cause animale est également questionnée dans L’année du requin. Si Maja réussit une première fois à capturer le requin sans le tuer afin de le rapatrier dans ses eaux d’origine, celui-ci s’échappe et tue à nouveau. La gendarme maritime est alors accusée de meurtre et tous lui reprochent de ne pas avoir mis fin aux jours de l’animal. Si elle se justifie par la protection des animaux sauvages et l’absurdité de mettre fin à la vie d’un requin simplement parce qu’il s’est égaré dans les eaux de l’humanité, personne n’écoute ce qu’elle a à dire et tous la pointent du doigt. Le film met en lumière un problème récurrent relatif à la cause animale : les défenseurs se multiplient, les animaux sont de plus en plus protégés, mais que faire lorsque les humains sont eux-mêmes mis en danger ? La question n’a pas de réponse, elle anime aujourd’hui le débat public et L’année du requin s’inscrit ainsi pleinement dans les préoccupations de son temps.
Ainsi, L’année du requin est une satire sociale mêlant frisson, drame et sensation avec rire, folie et passion, pour le plus grand plaisir du public dont sens et émotions sont continuellement stimulés.
RÉALISATEUR : Ludovic et Zoran Boukherma NATIONALITÉ : Français AVEC : Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi GENRE : Comédie DURÉE : 1h30 DISTRIBUTEUR : The Jokers / Les Bookmakers SORTIE LE 3 août 2022