Daisy Jones and The Six : l’âge d’or des rockstars

Avant d’être une mini-série à succès sur la plateforme Amazon Prime Video, Daisy Jones and The Six est un livre dont les droits ont été achetés par l’actrice Reese Witherspoon avant même sa sortie officielle en mars 2019. Le roman de Taylor Jenkins Reid a réussi l’exploit de faire partie du classement des dix meilleures ventes de livres du New York Times 100 semaines d’affilée. Et la success-story ne s’arrête pas là puisque l’album Aurora regroupant toutes les chansons du groupe fictif, composées par Blake Mills, cumule des millions d’heures d’écoute sur les plateformes de streaming.

S’inspirant librement de l’histoire du groupe américano-britannique Fleetwood Mac, Daisy Jones and the Six prend la forme d’un vrai/faux documentaire mêlant interviews et images d’archives pour retracer le parcours d’un groupe de rock dans les années 70, de sa création à sa séparation en pleine gloire. La collaboration houleuse entre les deux rockstars Daisy Jones (Riley Keough, petite-fille du King Elvis Presley découverte dans Mad Max : Fury Road) et Billy Dunne (Sam Claflin, connu pour son rôle dans la saga Hunger Games), oscillant sans cesse entre amour et haine, pourrait bien être à l’origine de l’implosion du groupe.

Daisy Jones and The Six est un vibrant hommage à la frénésie créative des années 70, une ode au fameux adage : sexe, drogue et rock n’roll.

Pendant les 10 épisodes qui la composent, la série créée par Scott Neustadter et Michael H. Weber (duo de scénaristes à l’origine, entre autres, de (500) jours ensemble) nous dévoile les coulisses de la formation d’un groupe avec toutes ses figures incontournables : les rockstars qui occupent le devant de la scène bien sûr, mais aussi les autres musiciens qui restent dans l’ombre et, de manière plus générale, tous ceux qui contribuent à leur succès, de la photographe au manager en passant par le producteur. Une plongée passionnante dans l’univers de la création musicale qui transporte le spectateur de petites scènes d’écriture intimiste en spectaculaires séquences de concerts.

Outre son intrigue principale, Daisy Jones and The Six est un vibrant hommage à la frénésie créative des années 70, une ode au fameux adage : sexe, drogue et rock n’roll. La reconstitution de cette décennie hors norme est particulièrement réussie, que ce soit dans le soin apporté aux costumes ou aux décors et plus globalement dans le travail sur l’esthétique et l’identité imaginées pour le groupe. Mais si elle peint un portrait plutôt euphorique des seventies, la série n’en oublie pas pour autant d’aborder ses travers par le biais notamment du personnage de Simone Jackson (Nabiyah Be). Cette amie de Daisy et star du Disco est obligée de taire son homosexualité pour mener à bien sa carrière dans une industrie plus sectaire et sexiste qu’il n’y paraît.

Pas de deuxième saison prévue pour cette mini-série dont l’histoire est parfaitement close mais il se murmure que l’aventure Daisy Jones and The Six pourrait se poursuivre ailleurs. Après un livre, une série et un album, le groupe imaginé par Taylor Jenkins Reid pourrait-il monter sur scène? Une hypothèse qui n’a pas encore été officialisée mais largement soutenue par les acteurs qui rêvent de partir en tournée. Une bien belle manière de faire en sorte que la réalité rejoigne la fiction dans notre époque contemporaine en mal de rockstar.

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CRÉATEURS : Scott Neustadter et Michael H. Weber
NATIONALITÉ : Américaine
GENRE : Drame musical
AVEC : Riley Keough, Sam Claflin, Nabiyah Be, Camila Morrone, Suki Waterhouse 
DURÉE : 10x 46-66mn
DIFFUSEUR : Amazon Prime Video
SORTIE LE 3 mars 2023