La Loi de Téhéran : Iranian connection

Porté par une rumeur extrêmement favorable, La Loi de Téhéran semble électriser les spectateurs en mal de films d’action et de sensations fortes. Grand Prix et Prix de la critique au Festival international du film policier de Reims, ce deuxième film de Saeed Roustayi bénéficie de l’onction suprême de William Friedkin. Quid donc de ce polar qui passe de la recherche de narcotrafiquants à une étude de la structure sociale de l’Iran permettant toutes les abjections et vilenies?

En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l’on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n’ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. Au terme d’une traque de plusieurs années, Samad, flic obstiné aux méthodes expéditives, met enfin la main sur le parrain de la drogue Nasser K. Alors qu’il pensait l’affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une toute autre tournure…

En-dehors de cet aspect documentaire très intéressant et désespérant sur un pays qu’on n’imaginait pas autant au bord de la surchauffe (ces plans d’ensemble de prisons surpeuplées où le moindre prisonnier n’a droit à aucune intimité), le film invoque à plusieurs reprises les références de William Friedkin (Police Fédérale Los Angeles, French Connection) ou très directement Heat à travers la confrontation entre un flic à la limite de la corruption et un trafiquant malgré lui, presque désolé de nourrir tout un réseau nocif de drogue.

Certes, pour ceux qui ont suivi le cinéma iranien lors de ces dernières décennies (Abbas Kiarostami, Mohsen et Samira Makhmalbaf, Jafar Panahi, Asghar Farhadi), cette cinématographie ne nous a guère habitué à autant de spectacle et d’action, la plupart des metteurs en scène précités se focalisant plutôt sur l’aspect métaphorique et symbolique de leur cinéma,. alors que La Loi de Téhéran démarre en trombe par une course-poursuite qui rappelle les belles heures de The Chaser, polar coréen magistral de Na Hong-Jin. Le film se concentre ensuite sur Samad (Payman Maadi, le mari d’Une Séparation), flic des stups obsédé par sa mission, prêt à tout pour démanteler le plus gros réseau de drogue à Téhéran. L’on perçoit donc la réalité uniquement par ses yeux exorbités, jusqu’au basculement du récit qui permet de considérer la réalité du côté du trafiquant arrêté par les bons soins de Samad, le fameux Nasser K. Or, à travers lui, c’est toute la misère sociale de l’Iran qui s’exprime, celle qui autorise des parents à ne pas se dénoncer et à tout mettre sur le dos de leurs enfants.

En-dehors de cet aspect documentaire très intéressant et désespérant sur un pays qu’on n’imaginait pas autant au bord de la surchauffe (ces plans d’ensemble de prisons surpeuplées où le moindre prisonnier n’a droit à aucune intimité), le film invoque à plusieurs reprises les références de William Friedkin (Police Fédérale Los Angeles, French Connection) ou très directement Heat à travers la confrontation entre un flic à la limite de la corruption et un trafiquant malgré lui, presque désolé de nourrir tout un réseau nocif de drogue. Rien de bien neuf sous le soleil, hormis un contexte iranien qui donne une actualité et un relief différents à une histoire déjà très balisée. Le metteur en scène trentenaire, Saeed Roustayi, reste néanmoins un nom à retenir, s’il parvient à se détacher de la gangue d’influences qu’il porte de manière très visible autour de son cou.

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RÉALISATEUR : Saeed Roustayi 
NATIONALITÉ : iranienne
AVEC : Payman Maadi, Navid Mohammadzadeh, Houman Kiel
GENRE : Thriller
DURÉE : 2h14 
DISTRIBUTEUR : Wild Bunch Distribution 
SORTIE LE 28 juillet 2021