House of Sayuri : la maison du bonheur…et de l’horreur

Avec House of Sayuri, présenté à l’Étrange Festival 2024, Kôji Shiraishi propose une nouvelle version du thème de la maison hantée et de la possession démoniaque. Avec une folie volontairement assumée, le film veut dépoussiérer le genre en proposant une vision loufoque et décalée d’un sujet assez récurrent dans le cinéma d’horreur.

Une famille s’installe dans une maison dans laquelle une présence maléfique est bien décidée à les décimer un à un.

Plutôt imparfait, House of Sayuri accumule les impressions de déjà-vu et ne propose pas grand-chose de neuf qui puisse révolutionner le genre.

Une famille japonaise emménage dans une maison plutôt cossue, sans savoir qu’il y a eu en ce lieu un meurtre auparavant. Le bonheur affiché d’une petite troupe familiale se transforme vite en cauchemar, à cause d’un esprit violent qui hante l’habitation. Apparitions fantomatiques, télévision qui s’allume au beau milieu de la nuit, bruits étranges… Kôji Shiraishi développe toute une armada qui compile tous les codes du genre, sans parvenir à être inventif. Le cinéaste japonais tente de jouer avec les peurs en filmant des ombres ou des silhouettes qui apparaissent en arrière-plan, à la manière d’un John Carpenter, avec la maestria en moins. Dès lors, House of Sayuri tombe dans les vieux clichés du cinéma d’horreur, avec une famille aux prises avec une entité. Il y a certes quelques bons effets, dans un film qui reste tout de même assez proche d’un Insidious ou de toute autre production horrifique plus ou moins formatée.

L’aspect mal fichu du film est légèrement compensé par un ton délibérément fou et décalé.

La grand-mère, au départ atteinte de démence, se transforme en personne au style punk et déluré, qui décide de combattre le fantôme avec son petit-fils. Le ton de la seconde partie vire radicalement au burlesque et même à une parodie d’horreur assumée. On s’en amuse presque, certains passages font esquisser des sourires. Toutefois, la grotesquerie de la chose efface toute substance, et House of Sayuri devient un film soi-disant horrifique et plutôt banal dans sa globalité. Certes, le comique donne de la vitalité à un film qui s’enfonce dans les références ou dans les imitations de vieux classiques. Rien de bien effrayant. Même le fantôme, dont l’imposante présence est un mélange entre Jason Voorhees et Michael Myers, ne fait absolument pas peur. Peut-être que Kôji Shiraishi ne voulait pas provoquer l’angoisse. Au final, le long-métrage se laisse regarder grâce à son potentiel divertissant.

2.5

RÉALISATEUR : Kôji Shiraishi  
NATIONALITÉ :  japonaise
GENRE : Horreur
AVEC : Ryôka Minamide, Toshie Negishi, Kokoro Morita
DURÉE : 1h48
DISTRIBUTEUR : 
SORTIE LE prochainement