Peu été au cinoche cet été — vu quelques films sur petit écran, faut-il que je vous en cause, j’ai la flemme —, me figure soudain que les trois films que j’ai vus en salle ont un point commun. Soyons synthétique, il s’agit du drame de la paternité. Outre l’amusant-décevant Trap, il y a eu l’amusant-décevant pastiche slasher 80s MaXXXine, et le nouveau Larrieu bros qui nous intéresse ici. J’aime bien leurs films en général, celui-ci m’a ému — sont-ce les résonances avec ma personal chienne de life, laissons cela voulez-vous. Qualité numéro 1, l’histoire est chouette. Qualité numéro 2, les acteurs aussi — sarcasme forever, je me suis demandé cinq secondes si Sara Giraudeau fille de était crédible en prof de lettres fan de techno, mais cinq secondes seulement. Il y a Lætitia Dosch en mauvaise mère munie de postiches de femme enceinte, Belin à côté de ses pompes muni d’une fausse bedaine de veuf inconsolable. Il la perd sans crier gare au grand dam du héros, lequel est le clou du spectacle Leklou, obviously. Super comédien, vu dans des rôles plus troubles — Goutte d’or, Vincent doit mourir —, et qui ici joue la bonté, en toute simplicité.
Ce qui nous amène à la qualité numéro 3, tout le monde — y compris la mauvaise mère Dosch — est bon, c’est-à-dire que chacun tente de faire au mieux avec ce qu’il a, les contingences, son intelligence, sa sensibilité, sa morale. J’ai déjà eu cette impression de repos agréable qu’engendre la bienveillance des personnages devant les films de Weerasethakul, ou La Féline de Tourneur, par exemple. Bienveillance et capacité à trouver les mots justes (les dialogues sont beaux), qui n’empêchent pas le drame, mais l’atténuent — sans que les émotions du spectateur s’en trouvent diminuées, au contraire. Ce qui nous permet de conclure en évoquant la qualité numéro 4, la mise en scène qui accompagne discrètement mais sûrement les affects des personnages — vertige de miraculeuses autant que difficiles retrouvailles via via ferrata idoine.