Fallout : La guerre ne meurt jamais

Les adaptations de jeu vidéo ont le vent en poupe en ce moment. Après The Last of Us et Mario, c’est au tour de la célèbre franchise post-apocalyptique Fallout de bénéficier d’une mise en avant auprès des non-joueurs afin de faire découvrir son univers si particulier.

Pour les non-connaisseurs, la saga Fallout est apparue la première fois en 1997 sur PC et comprend aujourd’hui neuf jeux. Elle a obtenu une explosion de popularité avec la sortie de Fallout 3 en 2008, développé par Bethesda Games Studios. Bien que la majorité de l’univers (l’entreprise Vault-Tec, les Abris, les communautés, le Pip-boy, etc.) existait déjà dans les premiers volets, la série d’Amazon Prime s’inspire énormément de la représentation faite par Bethesda depuis le troisième épisode. C’est donc ici une histoire originale qui nous est contée (tout en prenant compte des événements déjà existants dans les jeux). Les spectateurs, fans comme nouveaux, sont donc logés à la même enseigne devant cette première saison.

Dans une version uchronique de la Terre, les progrès de la technologie nucléaire ont conduit à une société rétrofuturiste et à une guerre des ressources entre plusieurs pays. En 2077, plusieurs attaques atomiques frappent le monde. De nombreuses personnes trouveront refuge dans les Abris, construits pour protéger l’humanité en attendant que le monde soit de nouveau habitable.

La série se déroule deux cents ans plus tard, et suit les aventures de Lucy McLean, une résidente de l’Abri 33, forcée de quitter son doux foyer pour les terres désolées afin de retrouver son père, kidnappé par des pillards venant de l’extérieur. On suivra aussi Titus, un membre de la Confrérie de l’Acier, et un chasseur de primes goule (un habitant de l’extérieur ayant subi les radiations sur une très longue durée).

Finalement, Fallout avait tout pour être un projet casse-gueule, mais on ne peut qu’admirer le résultat final. Drôle, violente, parfois touchante, cette première saison rend parfaitement hommage au matériel d’origine.

Il est important de préciser que les scénaristes sont Jonathan Nolan et Lisa Joy (tous deux déjà à la tête de la très bonne série Westworld). Ils ne sont donc pas étrangers aux adaptations d’univers, et c’est visible tout au long des huit épisodes. Tout dans la série fait écho aux jeux et à son riche univers. Si vous n’avez jamais eu un Fallout entre les mains, pas d’inquiétude, la série prendra le temps d’introduire ce qui est nécessaire à votre compréhension. Le reste ne sera que du bonus pour les connaisseurs, et donc non essentiel à votre plaisir.

Les scénaristes ont réussi à transmettre l’un des aspects importants rendant intéressants les jeux Fallout, à savoir son ambiance si particulière mélangeant l’espoir et le cynisme, le tout saupoudré de violence. Sur les terres désolées, bien qu’un semblant de civilisation persiste, on n’est pas loin du chacun pour soi. Il n’est donc pas rare de voir des situations se résoudre par la violence et les armes.

Le jeu se démarque par son humour sombre et tordu, mettant bien souvent en avant un personnage face à ce qu’il reste du vieux monde et des groupes tentant de prendre le contrôle. La série reprend cette trame avec le personnage de Lucy, en totale ignorance du monde réel, mais aussi par le point de vue de Titus et de La Goule, qui, eux, ont vécu toutes leurs vies dans ce monde, ou presque.

Côté casting, on retrouve Ella Purnell (incarnant Lucy MacLean), tandis que son père est joué par Kyle MacLachlan (Twin Peaks, Dune, etc.) L’un des points forts est l’interprétation de Walton Goggins (La Goule), personnifiant ici un type particulièrement vicieux de cowboy, comme dans Les Huit salopards. Aaron Moten (Titus), quant à lui, se concentre sur toutes les vertus vantardes et bavardes de la Confrérie, pour le meilleur comme le pire. Qui dit Fallout dit forcément une BO mémorable. Ici, c’est aussi le cas avec de subtiles reprises de certains thèmes des jeux vidéo, mais aussi avec un ensemble de musique tout droit sortis des années 50-60 accompagnant à merveille l’univers rétrofuturiste & post-apocalyptique de la série.

Finalement, Fallout avait tout pour être un projet casse-gueule (adaptation de jeux vidéo, univers violent, possible côté kitch ne rendant pas honneur à la série existant depuis plus de 20 ans), mais on ne peut qu’admirer le résultat final. Drôle, violente, parfois touchante, cette première saison rend parfaitement hommage au matériel d’origine, tout en prenant le parti d’une histoire originale. C’était probablement la meilleure option pour ce cas-là. La série a été renouvelée pour une seconde saison, on a déjà hâte de la voir, et si l’univers vous intéresse, prolongez l’aventure avec Fallout 4.

4

SHOWRUNNER : Geneva Robertson-Dworet & Graham Wagner 	
NATIONALITÉ :  Américaine
GENRE : Aventure, Science-Fiction, Post-Apocalypse
AVEC : Ella Purnell, Aaron Moten, Kyle MacLachlan, Walton Goggins
DURÉE : 8 x 1H
DISTRIBUTEUR : Amazon Prime
SORTIE LE 10 avril 2024