1. Vie privée (Zlotowski, 2025).
La psy en folie — pléonasme. Vous connaissez le MacGuffin popularisé par Hitchcock, ce vague truc fait pour que le récit avance, pensez Saint Graal et n’en parlons plus. Dans la bouche de Sire Alfred de la Table ronde, ça voulait dire, je m’en fiche du scénario, seule la mise en scène compte. Le film de Rebecca Zlotowski se réclame ouvertement d’Hitchcock, mais comme un autre film sorti autour d’un Noël précédent et se réclamant ouvertement d’Hitchcock — je veux parler du Parfum vert de Nicolas Pariser —, je me demande si la mise en scène, au demeurant soignée, est suffisamment à la hauteur pour qu’on ne finisse pas par se désintéresser un peu de ce qui nous est montré.
En écoutant les interviews promo de la réalisatrice, je me demande si son film n’est pas lui-même un MacGuffin au carré. Je veux dire, on a l’impression qu’elle est surtout ravie, petit a, de faire jouer Jodie Foster, petit b, de la mettre en couple avec Daniel Auteuil. Les comédiens — avalanche de stars, nota bene aux férus d’Efira, on la voit peu — sont bien, mais on n’est pas non plus renversé, ce ne sont que de bons bourgeois plongés dans une aventure un peu pépère dont la résolution confortera leur sens de la famille.
Enfin bref, vous avez compris que je n’ai pas à 100% adhéré. Deux remarques pour conclure, petit a, est-ce en raison de sa coiffure, Jodie Foster m’a fait penser à Jean-Pierre Léaud. Petit b, hordes de spectateurs à la séance du matin où je me suis rendu, hordes de spectateurs qui faisaient la queue à la séance voisine de la séance du film dont je vais vous causer ci-dessous. Au fond Zlotowski a raison, les gens vont au cinoche pour voir des stars. Je prédis le hit.
2. L’Arbre de la connaissance (Green, 2025).
Moins de spectateurs. J’avais un peu laissé tomber Eugène Green il y a une dizaine d’années après La Sapienza qui m’avait subjugué, est-ce parce que Le Fils de Joseph qui suivit m’avait laissé un arrière-goût de réac un peu boring, je ne me souviens plus très bien. Retour du même avec cet Arbre, conte initiatique à la manière Green, pensez déclamations hiératico-humoristiques face caméra, sur fond d’infortunés touristes transformés en bestiaux par un simili Nosferatu lisboète, et de critique du capitalisme. En bon marxiste on se demande pourquoi celle-ci s’accompagne par ailleurs d’une fascination pour la monarchie, mais suum cuique — traduction libre, à chacun son cirque. Concluons pour être juste en disant que la photo est belle, et les interprètes agréables — apparition de Leonor Silveira en sorcière, ce qui me fait penser que l’effet spécial de la moto-balai est une amusante faute de goût.


