Evil Dad, épisode je ne sais plus combien — après Annette, MaXXXine, Trap, Emilia Pérez (pas vu), j’en passe et des meilleures. Autres accroches que j’hésite à vous soumettre, Iman got his gun (mais pas pour longtemps), ou bien, Les Nuits avec mes ennemies. C’est que le film nous raconte les mésaventures d’un honnête fonctionnaire, qui, après une harassante journée au turbin — en plus, la déco est d’un goût douteux —, croit naïvement avoir droit au repos du guerrier une fois enfin rentré at home. Hénaurme scène de rafraîchissement de barbe + soin du visage, cependant cette félicité ne dure pas, soudain le sol se dérobe sous nos pieds, on s’aperçoit que son épouse et ses filles — les traîtresses — se sont liguées pour lui faire les pires des misères. Bref, toutes des sorcières sauf Maman, et encore.
J’ai l’air de ricaner, mais c’est que Les Graines, après un début d’apparence froidement réaliste, dans la lignée de l’édifiant Diable n’existe pas, prend pour dénoncer l’odieux patriarcat iranien une tangente inattendue, et de plus en plus terrifico-grotesque. Le mélange fonctionne plutôt, soit sur le mode glaçant — éprouvante scène dite de l’extraction de la chevrotine —, soit sur un mode rire très jaune, à partir des cascades en bagnole de fonction, et jusqu’à la fin. Ce qui fait que j’avoue, j’ai un peu regardé l’heure pendant la séance — le film prend tout son temps, et j’ai trouvé qu’il se complaisait peut-être un peu dans sa propre virtuosité —, mais j’ai plutôt bien aimé. Les comédiens sont on ne peut plus super, l’épouse et son éternel gant Mapa — Chéri, tu as promis de m’offrir un lave-vaisselle —, les deux filles rivées à leur smartphone, et il y a quelque chose dans les traits de l’evil-dad-star-of-the-show qui fait moins penser à Nicholson façon Shining, qu’aux inquiétantes mimiques faussement placides de De Niro.