1. The Killer (Fincher, 2023).
Le professionnel. Sans être le plus affirmé des fans de Fincher, j’ai plutôt bien aimé. De même, je parle en total-non-fan de Reznor autant que de Reznor/Ross, mais j’ai trouvé la BO super, et en tous cas au diapason de la belle photo — cf. illustration, première séquence très Fenêtre sur cour avec bob — pour exprimer l’ultra-fluide déshumanisation de notre monde mondialisé et hyperconnecté. Y surfe le personnage principal, sous le bob duquel l’identité se résume à un faux nom inscrit sur une CB premium. La morale, qui semble évacuée dès le départ, rattrape la chose in extremis, en faisant se poser au spectateur cette question — attention spoiler —, pourquoi, après avoir dézingué toutes les petites mains, y compris certaines innocentes, le héros épargne-t-il le boss final. Prolétaires* de tous les pays unissez-vous, ben c’est pas pour tout de suite.
2. The Assassin (HHH, 2015).
De la suite dans les idées, n’est-ce pas. Notez pourtant que je l’ai vu avant le précédent. Grand souvenir de ce film vu en salle à l’époque — soit dit en passant, le Fincher passerait mieux sur grand écran —, un poil déçu de le revoir en format timbre-poste. Même en petit c’est une splendeur visuelle de tous les instants — par ailleurs je ne me rappelais pas à quel point le son est dingo, omniprésence de bruits d’ambiance hyperréalistes. À part ça, il faut accepter d’être jeté dans une histoire aussi parcellaire que compliquée, à base d’intrigues de cour à trois bandes, mais on finit par tout capter. Le pro là, la pro ici, je suis sûr qu’il y a des tas de correspondances à trouver entre le Fincher et le Hou Hsiao-hsien, mais j’ai la flemme — do it yourself, il est en streaming sur Arte.tv.