The Killer. Michael Fassbender as an assassin in The Killer.. Cr. Netflix ©2023

Les Chroniques de Poulet Pou : The Killer et The Assassin

1. The Killer (Fincher, 2023).

Le professionnel. Sans être le plus affirmé des fans de Fincher, j’ai plutôt bien aimé. De même, je parle en total-non-fan de Reznor autant que de Reznor/Ross, mais j’ai trouvé la BO super, et en tous cas au diapason de la belle photo — cf. illustration, première séquence très Fenêtre sur cour avec bob — pour exprimer l’ultra-fluide déshumanisation de notre monde mondialisé et hyperconnecté. Y surfe le personnage principal, sous le bob duquel l’identité se résume à un faux nom inscrit sur une CB premium. La morale, qui semble évacuée dès le départ, rattrape la chose in extremis, en faisant se poser au spectateur cette question — attention spoiler —, pourquoi, après avoir dézingué toutes les petites mains, y compris certaines innocentes, le héros épargne-t-il le boss final. Prolétaires* de tous les pays unissez-vous, ben c’est pas pour tout de suite.

2. The Assassin (HHH, 2015).

De la suite dans les idées, n’est-ce pas. Notez pourtant que je l’ai vu avant le précédent. Grand souvenir de ce film vu en salle à l’époque — soit dit en passant, le Fincher passerait mieux sur grand écran —, un poil déçu de le revoir en format timbre-poste. Même en petit c’est une splendeur visuelle de tous les instants — par ailleurs je ne me rappelais pas à quel point le son est dingo, omniprésence de bruits d’ambiance hyperréalistes. À part ça, il faut accepter d’être jeté dans une histoire aussi parcellaire que compliquée, à base d’intrigues de cour à trois bandes, mais on finit par tout capter. Le pro là, la pro ici, je suis sûr qu’il y a des tas de correspondances à trouver entre le Fincher et le Hou Hsiao-hsien, mais j’ai la flemme — do it yourself, il est en streaming sur Arte.tv.