Le Comte de Monte-Cristo : le DCU est en marche…

Le DCU (Dumas Cinématique Univers) continue de déployer ses ailes : après deux films sur Les Trois Mousquetaires, D’Artagnan et Milady, voici une nouvelle adaptation d’un roman classique de la littérature française, sous l’impulsion de Dimitri Rassam, un jeune producteur français ambitieux et digne successeur de son père, le regretté Jean-Pierre Rassam. A la barre, nous retrouvons donc encore Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière, scénaristes des deux films de Martin Bourboulon, mais cette fois à la réalisation, en plus de l’écriture. Quelques craintes pouvaient donc légitimement se manifester après les précédents films, imparfaits et brouillons. Pourtant cette fois-ci on peut le dire : le Comte est bon.

En 1815, Edmond Dantès, un marin talentueux revenu de plusieurs mois en mer, vient d’être promu capitaine du Pyramide pour une entreprise maritime de transport de marchandises. Il souhaite épouser Mercedes, une jeune femme de très bonne famille. Lors de son mariage, sa vie s’écroule : il est inculpé pour trahison et est envoyé dans la prison d’If. Quinze ans plus tard il parvient à s’évader et grâce à l’aide d’un autre détenu, devient propriétaire du trésor des Templiers. Il échafaude alors un plan pour assouvir son désir de vengeance et faire condamner les personnes responsables de son inculpation.

Le film se rapproche parfois de Mission : Impossible, tant la mission est risquée et peut mal se passer, l’ingéniosité du personnage lui permettant de se créer des identités variées et crédibles, grâce au jeu des masques.

Le long métrage du binôme Delaporte/De la Patellière est ainsi une belle reconstitution d’un récit d’aventures du XIXe siècle. Sans trop prendre de risques dans sa mise en scène, il raconte avec panache l’histoire de ce Comte moderne, a priori un peu anachronique pour notre époque. Mais, en reprenant dans les grandes lignes l’histoire d’Alexandre Dumas et en modernisant les différents échanges, le film se rapproche parfois de Mission : Impossible, tant la mission est risquée et peut mal se passer, l’ingéniosité du personnage lui permettant de se créer des identités variées et crédibles, grâce au jeu des masques. Entre manipulations et complots, le film s’inspire par conséquent de ce qui se fait de meilleur dans le genre du film d’espionnage.

Techniquement impeccable, cette adaptation s’avère parfaitement lisible et accessible : l’étalonnage apporte ainsi énormément de texture et de contraste à l’image. Les décors sont parfaitement choisis et les angles de caméra, bien qu’un peu timides dans leur conception, parviennent à sublimer l’ensemble. Entre travellings compensés, steadycam et plans à la grue, le grand spectacle se trouve véritablement à l’honneur. Quelques longueurs peuvent toutefois parfois se faire ressentir notamment concernant les personnages secondaires mais les 2h58 de film se déroulent quasiment tambour battant. La bande originale créée par Jerome Rebotier prend une dimension à la fois épique et mystérieuse, ce qui ajoute au côté grandiose du film. Le casting rassemble nombre d’acteurs dans l’air du temps, avec Pierre Niney en figure de proue ainsi que les excellents Laurent Lafitte ou Anaïs Demoustier pour parfaire cette équipe. Le choix du phrasé est ici bien plus contemporain et fonctionne beaucoup mieux que le vieux français utilisé dans D’Artagnan et Milady.

Le Comte de Monte-Cristo est donc un blockbuster qui colle à l’image que veut donner Pathé de son style de production : pouvoir faire du grand spectacle à la française, certes classique mais digne et honorable. Avec un budget bien inférieur à ses deux prédécesseurs, (46 millions d’euros pour celui-ci face à 70 millions), Le Comte de Monte Cristo s’avère une bien meilleure réussite technique et scénaristique que ses aînés.

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RÉALISATEUR : Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière 
NATIONALITÉ :  française 
GENRE : aventure, historique
AVEC : Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anais Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte
DURÉE : 2h58 
DISTRIBUTEUR : Pathé 
SORTIE LE 28 juin 2024