La Chronique des Bridgerton saison 3 parties 1 et 2 : la romance pour tous

On ne présente plus La Chronique des Bridgerton, l’un des plus gros hits de la plateforme Netflix produit par Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal, Inventing Anna) et adapté des livres éponymes de Julia Quinn. Un an après le préquel La Reine Charlotte : Un chapitre Bridgerton, la saga revient avec une troisième saison découpée en deux parties, on ne sait pour quelle raison, si ce n’est dans le but de créer de l’attente chez le spectateur et donc un engouement fictif.

Après une première saison centrée sur Daphné (Phoebe Dynevor) et une deuxième consacrée à Anthony (Jonathan Bailey), la série explore l’histoire d’amour d’un autre membre de la famille Bridgerton. Cette troisième saison célèbre l’union de Colin Bridgerton (Luke Newton) et de Penelope Featherington (Nicola Coughlan), amis de longue date qui vont se découvrir des sentiments amoureux. Cette idylle naissante va être mise à mal par le secret de Penelope, qui n’est autre que la célèbre Lady Whistledown, une Gossip Girl en costume d’époque.

Dans notre société grossophobe où les diktats de beauté règnent en maître, cette célébration de la femme sous toutes ses formes n’a rien d’anecdotique.

Le succès de La chronique des Bridgerton peut s’expliquer par la fascination des spectateurs pour tout ce qui concerne la royauté, l’aristocratie – en témoignent les scores de The Crown, également sur Netflix – mais aussi par la très grande mixité/diversité à l’oeuvre dans la série. Après avoir mis en avant des couples mixtes dans ses saisons précédentes, le show s’attache à présent à montrer la diversité des corps. Cette troisième saison nous donne à voir une relation entre un homme athlétique et une femme ronde avec son lot de scènes intimes dans lesquelles Nicola Coughlan n’hésite pas à se dévoiler. L’actrice a déclaré : “C’était mon idée, mon choix. J’ai eu l’impression de faire le plus grand doigt d’honneur à toutes ces conversations autour de mon corps.” Dans notre société grossophobe où les diktats de beauté règnent en maître, cette célébration de la femme sous toutes ses formes n’a rien d’anecdotique.

Alors que ce sujet méritait amplement une saison entière, ce troisième chapitre ne se contente pas de cette histoire d’amour centrale mais développe un très (trop ?) grand nombre d’intrigues secondaires. La chronique des Bridgerton enchaîne les découvertes et les révélations à un rythme éreintant dans cette nouvelle saison. On y découvre, entre autres, l’ascension sociale des époux Mondrich (Martins Imhangbe et Emma Naomi), la destinée tragique de Cressida Cowper (Jessica Madsen), l’introduction dans la haute société de Francesca (Hannah Dodd), l’arrivée de Lord Marcus Anderson (Daniel Francis) – le frère de Lady Danbury (Adjoa Andoh) qui s’éprend de Violet (Ruth Gemmell) – et les aventures de Benedict (Luke Thompson) qui explore sa sexualité en expérimentant le triolisme. Cela fait beaucoup de contenu à appréhender en seulement huit épisodes, ce qui fait que tout semble survolé, y compris la romance principale qu’on aurait aimé voir fleurir tout en douceur et surtout plus paisiblement.

Ce problème structurel de La chronique des Bridgerton était déjà présent à ses débuts mais est particulièrement marqué dans cette troisième saison où le spectateur ne sait plus où donner de la tête. Malgré ce bémol, on retiendra le beau message véhiculé par la série : tous les corps méritent d’être aimés. Et une séquence particulière de l’épisode final laisse présager une alléchante saison 4 où l’on pourrait bien découvrir la toute première histoire d’amour LGBTQIA+ de la saga.

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CRÉATEUR : Chris Van Dusen
NATIONALITÉ : Américaine
GENRE : Drame historique, Romance
AVEC : Nicola Coughlan, Luke Newton, Claudia Jessie, Luke Thompson, Martins Imhangbe,  Emma Naomi, Jessica Madsen, Hannah Dodd, Daniel Francis, Adjoa Andoh, Ruth Gemmell, Jonathan Bailey et Simone Ashley 
DURÉE : 8x 52-71mn
DIFFUSEUR : Netflix
SORTIE LE 16 mai 2024 (partie 1) et le 13 juin 2024 (partie 2)