Souvenons-nous (même si nous n’y étions pas), c’était en 2006, Bong Joon-ho n’était pas encore devenu le phénomène que nous connaissons depuis Parasite, le film qui a tout raflé à la cérémonie des Oscars 2020, à la stupéfaction de Sam Mendes, Martin Scorsese, Todd Philips et Quentin Tarantino. Il n’avait alors signé que deux films, Barking dog, passé inaperçu, et Memories of murder qui l’a révélé sur la scène internationale. Avec The Host qui ressort désormais en version 4K, c’est sa légende que Bong Joon-ho va mettre en orbite, celle d’un cinéaste surdoué qui va réaliser un film de genre, un film d’horreur et de monstre qui sera en même temps une critique sociale et politique.
A Séoul, Gang-du tient un petit snack au bord de la rivière où il vit avec sa famille, dont sa fille adorée Hyun-seo. Un jour, un monstre géant surgit des profondeurs de la rivière et attaque la foule. Gang-du tente de s’enfuir avec sa fille, mais elle est enlevée brusquement par le monstre, qui disparaît au fond de la rivière. La famille Park décide alors de partir à la recherche de la créature, pour retrouver Hyun-seo…
Avec The Host qui ressort désormais en version 4K, c’est sa légende que Bong Joon-ho va mettre en orbite, celle d’un cinéaste surdoué qui va réaliser un film de genre, un film d’horreur et de monstre qui sera en même temps une critique sociale et politique.
Bong Joon-ho était en ce temps-là presque un inconnu. Avec Park Chan-wook, Na Hong-jin et quelques autres, il allait installer la Corée du Sud comme le point névralgique d’un nouveau cinéma, vif, insolent, s’inspirant parfois des Américains, en version surmultipliée. C’est grâce à The Host qu’il met réellement en place son univers, ses acteurs fétiches, Song Kang-ho, Donna Bae (que Hirokazu Kore-eda lui empruntera pour Les Bonnes Etoiles), la famille Park qui confirmera sa collaboration au long cours avec Song Kang-ho, son style virtuose, alliance d’humour et d’action, son audace dans le choix des thématiques (lier un film de monstres à une critique sociale et politique). Le monstre, remarquablement crédible dans son apparence, figure une sorte de métaphore pour tout ce qui ronge économiquement et socialement la Corée du Sud, et Bong Joon-ho ne se prive pas au passage de critiquer le rôle des Américains et leur volonté d’interventionnisme parfois déplacée.
A l’époque, les Cahiers du Cinéma avaient crié au génie, classant The Host parmi les meilleurs films de son année, ainsi que dans les plus grands films de la décennie des années 2000. Force est de constater, même s’il est permis de préférer Memories of murder ou Parasite, que cette réputation n’est pas vraiment usurpée, la version 4K donnant une nouvelle jeunesse au film. Une ressortie donc à ne pas manquer et à voir exclusivement au cinéma!
RÉALISATEUR : Bong Joon-ho NATIONALITÉ : sud-coréenne GENRE : fantastique, action, drame AVEC : Song Kang-ho, Donna Bae, Hie-bong Byeon, Park Hae-il DURÉE : 2h DISTRIBUTEUR : Les Bookmakers/The Jokers SORTIE LE 8 mars 2023 (ressortie en version 4K)