Éloge de la liberté dans tous les domaines, de l’amitié (même si ambiguïté il y a), de l’art et du cinéma (le lien qui les unit, on y parle de Hopper ici illustré littéralement), le dernier Almodóvar, placé sous le signe de Bergman (on pense à Persona, comme le souligne l’affiche US), Hitchcock, Douglas Sirk ou des Gens de Dublin (ultime film de John Huston, adaptation de James Joyce dont le texte est aussi repris dans le long métrage) est une merveille de subtilité, de poésie, une grande leçon de mise en scène (couleurs, symétrie, cadres et plans sublimes à travers les vitres). Porté par deux actrices formidables, La chambre d’à côté est un mélodrame sans pathos mais qui bouleverse, dur dans ce qu’il raconte mais enrobé d’une douceur remarquable, inscrivant le parcours personnel de ces deux femmes dans celui plus collectif d’un monde à l’agonie. Le suicide assisté y est abordé mais Almodóvar ne signe pas un film mortifère au contraire, il l’emmène vers une œuvre spectrale, de fantôme, évoquant aussi la nécessité de l’entraide, de l’ouverture aux autres et de vivre en acceptant la mort.
Masterpiece !