Les Chroniques de Poulet Pou : retour sur Le Livre des Solutions de Michel Gondry. Portrait de l’artiste en déglingos.

Confession, je n’aime pas le cinoche de Gondry. Quelle idée d’aller voir son film, alors, vous interrogerez-vous. Petit a, j’aime bien Gondry en interview, qui dégage un truc aussi bizarre que séduisant — même si j’étais défrisé de l’entendre récemment avouer sa détestation de Jean-Pierre Léaud. Petit b, des amis m’ayant fait l’article du nouveau, je me suis dit, petit c, redonnons-lui donc une chance. Surtout que petit d, au pire, ne pas aimer et chercher les raisons du pourquoi peut être une activité qui passe le temps, à défaut d’être forcément constructive.

Résultat des courses, je n’ai pas aimé, et un peu la flemme de vous expliquer les raisons du pourquoi. Faisons tout de même un effort, et mettons hors de cause les comédiens. Je n’aime ni Niney ni Gardin des masses, mais — contrairement à certains, eh — suis capable de ranger mon goût personnel dans ma poche, et reconnaître qu’ils sont très bien. Tant qu’à faire, poursuivons. Au fond, ce n’est pas compliqué. Me pose problème, et même, m’indispose, plus que l’aspect coq-à-l’âne/TDAH — les plus indulgents d’entre nous diront, rhapsodique — de la chose, ceci, que je relevais déjà dans un précédent blabla sur le documentaire L’Épine dans le cœur, 2009. Je suis incommodé par le cocktail mignon/glauque concocté par Gondry. Gros plan chelou sur la teub en érection d’un quidam, mise en scène de la tentation hallucinée de l’inceste, vs. caprices sans fin du héros, enfant prodige prisonnier d’un corps d’adulte, qui attendrit autant qu’il insupporte. Ses défenseurs me répondront que tout l’intérêt du film est dans cette dichotomie. On se demande en effet quelle dose de lui-même Gondry a injecté dans son personnage, et s’il est complètement taré, ou fait semblant de l’être. S’il se glorifie, ou se vitupère. Cependant, au bout d’un moment, on en a marre de se le demander, et surtout envie de faire comme son assistante, interprétée par la charmante Frankie Wallach, à savoir se tirer fissa. Adios déglingos.