(L-R): Indiana Jones (Harrison Ford) and Helena (Phoebe Waller-Bridge) in Lucasfilm's INDIANA JONES AND THE DIAL OF DESTINY. ©2023 Lucasfilm Ltd. & TM. All Rights Reserved.

Les Chroniques de Poulet Pou : retour sur Indiana Jones et le cadran de la destinée. Les vraies-fausses erreurs d’Indiana

Vacances + pluie, vous tournez en rond dans votre Airbnb, vous allez voir Indiana Jones 5 en VF au cinoche du coin. Et s’il faut ensuite en dire quelque chose de personnel, en serez-vous capable — relevez le défi au risque de passer pour un snob, as usual. Parce que bon, c ’est un produit de consommation, aussi calibré que mené tambour battant, il y aura tant de poursuites, tant de bagarres et tant de gags — en ce qui concerne ce rayon, on reste un peu sur sa faim —, pour qu’enfin le pouvoir surnaturel du MacGuffin pète à la gueule du superméchant mégalomane. C’est une mécanique fatale, et ça dure deux heures et demie. Mais une fois qu’on a dit ça, on n’a rien dit. Cherchons l’éventuel supplément d’âme. Réside-t-il dans, comment dire, le sentiment proustien qui proviendrait du mélange vieillesse + clins d’œil aux exploits du passé. Bof, c’est un peu trop forcé pour être honnête. Cependant le de-aging dans la séquence d’introduction est vachement bien fait. Et les retrouvailles à la fin sont émouvantes.

Peut-être ce supplément réside-t-il plutôt dans l’affinité que le spectateur aura pour les acteurs. Votre humble serviteur croit avoir mentionné d’émouvantes retrouvailles à la fin. Ajoutons que l’apparition du chouchou Banderas est plaisante. Ou que dans le visage de Mikkelsen prenant de l’âge, une certaine douceur a surgi, qui apporte une étrange dissonance à son rôle de superméchant mégalomane. Et que Phoebe Waller-Bridge ressemble un peu à Noémie Merlant (on me dit qu’en plus d’être snob, je ne suis pas physionomiste), et est doublée par une actrice qui chuinte.

Peut-être qu’il réside aussi dans de vraies-fausses erreurs — je dis vraies-fausses, elles sont tellement voyantes qu’on imagine mal qu’elles ne soient pas faites exprès. Le cheval d’Indy saute par-dessus les tourniquets du métro, normal, mais ensuite, par la grâce d’une ellipse, on nous apprend que son poursuivant à moto a fait de même. Le proverbial pont vermoulu s’effondre à l’aller sous le poids d’un hercule nazi, au retour il est réparé, c’est pratique. La sempiternelle lampe-torche aux piles défectueuses fait mine de s’éteindre au mauvais moment, au plan suivant elle fonctionnera très bien — on l’aura échangée avec un modèle différent. Est-ce pour égayer le spectateur blasé, en donnant un peu de vie et de couleur Z à la mécanique fatale de cette superproduction catégorie A, on fait plus que se le demander. Bref, Harrison Ford a la super forme, et le film effectué le job de me divertir, mais sans plus. J’avais préféré l’épisode 4, vu pourtant sur un (tout) petit écran.