Hunger Games : La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur : la neige se pose toujours au sommet

Huit ans après la fin des aventures de Katniss Everdeen, Hunger Games revient sur grand écran avec l’adaptation du quatrième roman de la saga écrite par Suzanne Collins. Dirigé par le fidèle Francis Lawrence (réalisateur des opus 2, 3 et 4) et mettant en vedette deux acteurs prometteurs – Tom Blyth (aperçu dans la série Billy the Kid sur Paramount +) et Rachel Zegler (révélation du West Side Story de Spielberg et future star du live action Blanche-Neige) – le film nous offre un nouveau regard sur l’univers dystopique de la franchise.

Ce préquel, intitulé La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur et qui prend place 64 ans avant l’entrée de Katniss dans l’arène, revient sur les jeunes années du Président Coriolanus Snow (Tom Blyth), alors qu’il n’est encore qu’un simple étudiant du Capitole ruiné par la guerre. Son objectif est de gagner le prestigieux prix Plinth pour accéder à l’université et restaurer l’honneur de sa famille. La Dr. Volumnia Gaul (Viola Davis), Haute Juge et le doyen Casca Highbottom (Peter Dinklage), créateur des Jeux, annoncent une nouveauté pour les dix ans des Hunger Games : les académiciens du Capitole seront chargés de superviser les tributs des districts afin de rendre le spectacle plus attractif. Coriolanus Snow se retrouve ainsi mentor de Lucy Gray Baird (Rachel Zegler), une jeune chanteuse itinérante moissonnée dans le district 12. 

L’intelligence politique qui caractérise la saga persiste ici et offre une belle réflexion sur les mécanismes menant à la naissance d’un tyran.

Les résurrections de saga à succès ne sont pas toujours vues d’un bon œil car elles sont souvent jugées opportunistes et de moins bonne qualité que l’œuvre originale. Une inquiétude qui n’est pas fondée ici puisque le film, tout comme le roman, ne se contente pas de refaire des jeux de la mort mais nous dévoile un tout nouveau récit, plus intimiste et complexe, qui apporte un éclairage inédit sur les événements futurs. Alors que les deux premières parties du film – matérialisées par des titres comme dans le roman – sont typiques de la saga et se concentrent sur les séquelles de la guerre et la dixième édition des Hunger Games, la troisième et dernière partie, beaucoup plus sombre, fait progressivement basculer l’idylle naissante des deux héros dans l’horreur. Un choix audacieux pour une grosse production hollywoodienne adaptée de la littérature jeunesse qui fait tout le sel de ce préquel. L’intelligence politique qui caractérise la saga persiste ici et offre une belle réflexion sur les mécanismes menant à la naissance d’un tyran. 

Si le fond est captivant, la forme l’est tout autant. Ce nouvel opus nous donne à voir un Panem au style rétro, très inspiré des années 60, qui colle parfaitement avec la sophistication du Capitole, tout en étant moins clinquant que les films précédents. La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur se distingue visuellement par une mise en scène particulièrement soignée. Mention spéciale pour les séquences dans l’arène, très spectaculaires, qui, avec ses plans à 360°, plongent le spectateur en plein cœur de l’action. Autre atout majeur du film, son incroyable casting : on assiste à de très belles performances de la part des nouveaux venus comme Tom Blyth, Rachel Zegler, et Josh Andres Rivera qui incarne Sejanus Plinth, un natif du district 2 propulsé au Capitole, comme des acteurs plus familiers tels que Peter Dinklage, Viola Davis ou bien encore Hunter Schafer (Euphoria) qui interprète Tigris, la cousine de Coriolanus, déjà présente dans le quatrième opus.

Avec ses clins d’œil aux films précédents, notamment au travers de la chanson culte The Hanging Tree, La Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur maintient la filiation de manière à satisfaire les fans de la première heure. Mais il ne se contente pas de ce plaisir nostalgique et propose un récit inédit capable d’embarquer à son bord de nouveaux curieux. Preuve, s’il en fallait, qu’il est possible de prolonger une franchise de manière sensée. La mythique saga originale peut être fière de son héritier.

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RÉALISATEUR : Francis Lawrence
NATIONALITÉ : Américaine
GENRE : Drame, Dystopie
AVEC : Tom Blyth, Rachel Zegler, Viola Davis, Peter Dinklage, Hunter Schafer, Josh Andres Rivera, Jason Schwartzman
DURÉE : 2h37
DISTRIBUTEUR : Metropolitan
SORTIE LE 15 novembre 2023