Godzilla x Kong : Le nouvel empire ou plutôt la nouvelle déception

Sorti le 3 avril 2024, Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire, réalisé par Adam Wingard avec notamment Rebecca Hall et Dan Stevens, est l’exemple typique du divertissement grand public qui mise tout sur le visuel et rien sur la réflexion. Cet opus confirme la tendance du Monsterverse américain : le divertissement pur et simple. En seulement quatre films, on se retrouve maintenant à l’exact opposé de la vision de Gareth Edwards en 2014.

L’intrigue suit principalement les aventures de King Kong alors qu’il explore la terre creuse, à la recherche de semblables. Il découvrira une société de singes géants dirigée par le tyrannique Skar King, qui souhaite, ô surprise, conquérir le monde. Godzilla, de son côté, passe la majeure partie du film à se déchaîner à travers le globe contre d’autres Kaijus en vue du combat final. Pendant ce temps, les humains enchaînent blague sur blague entre deux séquences d’exposition.

Adam Wingard a indiqué que son interprétation de Godzilla s’inspire fortement de la représentation du Dieu des monstres des années 1960 et 1970, avec un côté kitch et enfantin, le rendant capable de tout et n’importe quoi tant que c’est fun à voir. Dans ce film, le ton est immédiatement établi dès le début, avec Godzilla détruisant, sans grande difficulté, un homard géant à Rome et faisant du Colisée un panier pour sa sieste. Le côté délirant et anthropomorphique est poussé à l’extrême, plaçant les monstres, en particulier Kong, comme les véritables protagonistes d’une histoire absurde sur fond de décor rempli de cristaux magiques, de volcans en éruption et de vortex bleu.

Entre la réalisation peu audacieuse, la BO fantomatique, et le casting humain, qui se contente de nous raconter l’histoire et d’enchaîner les blagues, on ne sort pas gagnant au bout du compte. Quitte à voir un film Godzilla, autant revoir Minus One sorti en fin d’année 2023.

Le film va jusqu’à recréer des séquences de dialogues entre les monstres, ajustant la mise en scène en conséquence. Les humains sont souvent filmés séparément, soulignant ainsi l’absurdité de leur rôle par rapport aux actions des titans, tout juste utiles pour commenter et blaguer. On hérite donc de très peu de scènes mettant en avant la différence d’échelle entre Godzilla, Kong et les humains.

Bien qu’il n’ait rien d’extraordinaire à raconter, après l’heure et demie, le film passe la seconde en termes de péripéties (alors qu’il ne prenait déjà pas réellement le temps de souffler) et nous offre quasiment trente minutes d’affrontements de monstres en faisant fi de la gravité et dans une mise en scène plus que banale. Difficile de vouloir rendre hommage à un genre à part entière dans un blockbuster américain quand on a un cahier des charges bien rempli et une vision du spectacle bien différente.

Certes, on se trouve bien loin d’un Pacific Rim en termes de baston entre géants. On a beau voir s’enchaîner les destructions de villes, les effondrements de buildings ou encore les explosions, rien n’est réellement percutant pour le spectateur. On notera tout de même l’effort de rendre le film muet pendant de longues séquences. Mais cela est vite dépassé par le manque d’implication dans la mise en scène ou encore l’apport de Tom Holkenborg (Junkie XL) qui signe ici une BO sans saveur.

Il serait malvenu de dire qu’on nous ment sur ce qui est proposé. Le film nous vend des affrontements de monstres, on y va pour voir une joute de monstres full CGI, et c’est bel et bien le résultat final. Rien de plus, rien de moins. Mais entre la réalisation peu audacieuse, la BO fantomatique, et le casting humain, qui, je le répète, se contente de nous raconter l’histoire et d’enchaîner les blagues, on ne sort pas gagnant au bout du compte. Quitte à voir un film Godzilla, autant revoir Minus One sorti en fin d’année 2023.

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RÉALISATEUR : Adam Wingard 
NATIONALITÉ :  Américain
GENRE : Science-Fiction
AVEC : Rebecca Hall, Dan Stevens, Brian Tyree Henry, Rachel House
DURÉE : 1h55
DISTRIBUTEUR : Warner Bros.
SORTIE LE 3 avril 2024