C’est l’histoire d’une rencontre qui rend tout possible. Première réalisation du bédéiste français Ugo Bienvenu, Arco fait d’une chute un évènement porteur d’espoir. Un film doux, rêveur et coloré, où deux époques dialoguent le temps de ce qui ressemble à un instant suspendu. Niché quelque part entre la poésie visuelle du cinéma de Miyazaki et les fables futuristes de René Laloux, Arco nous plonge dans le champ des possibles : un bel arc-en-ciel vient d’apparaître au-dessus du cinéma d’animation français.
Dans un futur pas si lointain, en 2075, une petite fille nommée Iris assiste à une scène étrange : un objet lumineux zigzague dans le ciel, traçant derrière lui des lignes colorées. Quelques minutes plus tard, au cœur de la forêt, l’objet termine sa chute. Iris découvre alors qu’il s’agit d’un jeune garçon vêtu d’une combinaison bariolée de couleurs. Lui, c’est Arco, venu d’une époque lointaine où l’homme a appris à voler et voyager dans le temps Comprenant qu’il est poursuivi par trois mystérieux individus, Iris décide de le recueillir. Ensemble, ils vont tenter de trouver un moyen de le renvoyer chez lui, dans le futur.
Une jolie aventure, pleine de courage, de solidarité, d’abnégation et d’espoir pour demain.
Alors qu’il rêvait de voir un jour les dinosaures, le jeune Arco découvre un tout autre passé en débarquant en 2075. Dans son présent, l’humanité a fait le choix de vivre parmi les nuages, loin de la terre ferme : partir pour mieux revenir, lorsque la planète aura retrouvé une forme d’équilibre. En attendant, les habitants de ces îlots vivent paisiblement, perché dans un ciel, libres des entraves du mouvement et du temps. Grâce à d’étranges tenues, ils peuvent en effet s’envoler et explorer le passé. Bien que curieux et volontaire, Arco doit attendre l’âge de douze ans pour avoir sa propre combinaison. Ses désirs vont toutefois l’amener à transgresser cette règle, sans qu’il en mesure les conséquences. Ailleurs dans le temps, à une autre époque, Iris rêve quant à elle d’un autre présent : si la technologie a sans doute rendu la vie plus agréable, elle n’a pourtant pas permis l’essentiel, c’est-à-dire nous libérer du temps. La jeune fille est entourée de robots à tout faire (professeurs, policiers, etc.). Son monde est étrangement synthétique et surtout solitaire : ses parents, souvent retenus par le travail, ne lui apparaissent plus que par substitution, sous forme d’hologrammes. Heureusement, elle peut compter sur Mikki, un automate touchant.
Si la réalité du jeune Arco semble utopique, celui d’Iris est toutefois à nos portes : un peu à la manière de l’excellent Mars Express de Jérémie Périn, le film imagine un futur plausible, peuplé de technologies utiles, discrètes et parfois étonnement sensibles. Si les machines sont bien synthétiques, les moments partagés, eux, ne le sont pas. Une société qui, à défaut d’avoir renversé le changement climatique, a appris à vivre avec ses conséquences. Ainsi, les habitations sont désormais équipées de bulles de protection, capables de les isoler en cas d’orage ou d’incendie. Avec son univers créatif et curieux, Arco est une œuvre qui ne cesse de surprendre : entre ses couleurs chatoyantes, la finesse de son dessin et sa belle bande originale, c’est un plaisir de tous les instants. Si le récit ne brille peut-être pas par son originalité, le film trouve toute sa grandeur dans la relation entre les personnages : comme dans Le Robot Sauvage, le don de soi occupe une grande place dans le film. Une jolie aventure, pleine de courage, de solidarité, d’abnégation et d’espoir pour demain.
RÉALISATEUR : Ugo Bienvenu NATIONALITÉ : France GENRE : Animation, Science fiction AVEC : Swann Arlaud, Alma Jodorowsky, Margot Ringard Oldra DURÉE : 1h28 DISTRIBUTEUR : Diaphana Distribution