D comme Dupieux, D comme Deuxième Acte, D comme détails. Je ne sais pas si c’est parce que c’est le premier film que je vois en salle, après un petit break cinoche de quelques semaines, mais plus que la satire à punchlines bêtes et méchantes — et très amusantes — du monde merveilleux du cinéma, ou que le commentaire méta-rigolo du personnage de Louis Garrel, qui donne du relief à la structure du récit, ou que le morceau de bravoure visuello-musical aussi abstrait qu’émouvant de la fin, ce sont surtout certains détails qui me restent. Deux reflets lumineux en forme de D — je crois qu’on appelle ça un facteur de flare —, que les phares de la Fiat Panda du véritable héros font apparaître sur l’écran. Je dis véritable, je ne fais que répéter ce que prétend la bande-annonce, laquelle résume du reste parfaitement le film, pour ceux qui n’auraient pas envie d’aller le voir — à savoir, des dialogues filmés en marchant. Pour être tout à fait exact, il y a aussi des dialogues filmés assis à une table. Mais continuons, à ces reflets en forme de D fait ensuite écho le design très seventies de la poignée de porte du restaurant où ledit héros, alter ego de Dupieux — i.e., un type un peu épais avec une grosse barbe —, pénètre pour tout préparer avant l’arrivée du quatuor de stars. Ce quatuor rappelle celui d’Incroyable mais vrai, et d’ailleurs les affiches des deux films, avec les têtes découpées des comédiens, se ressemblent.
Revenons aux D et faisons-leur faire un quart de tour dans le sens des aiguilles d’une montre, nous obtenons des gouttes d’eau, déposées par la rosée du matin sur l’ultime traverse d’un certain chemin de fer. Je vous parlais d’émotion, eh bien, vous n’allez pas me croire, et pourtant c’est la vérité, ce sont ces gouttes de rosée, accompagnées par la harpe de Dorothy Ashby, qui en ont été le déclencheur.