Disponible en Blu-ray et 4K chez Warner Home Video le 9 juin 2021.
Difficile de sortir un film de super-héros en proposant une vision et un style visuel unique de nos jours. En 2014, nous avons eu, du côté de chez Marvel, Les gardiens de la galaxie qui proposait quelque chose de frais et de divertissant. Mais aujourd’hui, ce qui nous intéresse est la vision de Zack Snyder au sujet de la Justice League de chez DC Comics. Il est important de contextualiser la sortie de cette version du film.
La version cinéma est sortie en 2017, d’une durée de 2h et co-réalisée par Joss Whedon suite au départ de Snyder du poste de réalisateur après la perte de sa fille. Inutile de rentrer dans les détails pour cette version, on peut le résumer simplement en un mot : mauvais. C’est pourtant après de nombreuses demandes de fans que la Warner accepte que Snyder remette les mains dans le projet afin de délivrer sa vision du film. Après plusieurs mois de montage, de reshot, de travail sur les FX et autres, Snyder peut enfin nous offrir son film, comme il le voyait.
Superman n’est plus. Le monde se remet difficilement de cette perte. Pourtant c’est au moment de sa mort que les boîtes mères, des artefacts technologiques cubiques venus d’un autre monde et cachés sur Terre, ressentent la disparition du kryptonien et se réactivent après plusieurs milliers d’années d’inactivité. Cela ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, puisque que Steppenwolf, général des armées de Darkseid, l’antagoniste principal de l’univers DC Comics, décide de venir sur Terre pour récupérer les 3 boîtes mères afin de préparer la Terre à la venue de Darkseid. Batman et Wonder Woman, à la recherche de partenaires pour former une équipe pouvant protéger la Terre, décident de faire face à la menace pesant sur eux.
Dans les grandes lignes, le film est similaire à sa version ciné. Mais en doublant la durée du film, Zack Snyder a pu vraiment développer ses personnages. On le voit particulièrement avec le personnage de Cyborg et son père, incarné respectivement par Ray Fisher et Joe Morton, qui bénéficient d’une multitude de nouvelles scènes : backstory, présentation de ses pouvoirs, conflit entre les deux plus étoffés. Barry « Flash » Allen (Erza Miller) n’en est pas en reste, puisque la version ciné ne lui offrait que le rôle de rigolo de la bande, ici il est, certes toujours un peu le comique de groupe, mais dispose d’un rôle crucial durant l’acte final, alors qu’il n’était là que pour sauver une famille dans la version cinéma, cela donne envie de voir le film sur Flash, dans les tuyaux depuis plusieurs années.
Il est assez difficile de juger de manière impartiale cette version tant elle souffre du matériau de base. Nécessaire afin de rattraper le naufrage qu’était la version ciné, cette version longue du film n’est pas sans zones d’ombre
Chaque personnage est donc ainsi plus développé que dans la version cinéma. Malheureusement, ce n’est pas pour autant que l’histoire, elle, est retravaillée. Même en doublant la durée du film, cette version souffre quand même d’un montage maladroit. On le ressent surtout sur les scènes importantes du film. On rallonge les développements des personnages, mais à côté on ne donne pas plus au sujet du retour de Superman, qui se retrouve expédié comme dans la version cinéma, ce qui rajoute de l’incohérence concernant son arrivée pendant l’acte final.
Zack Snyder a vraiment eu le champ libre sur cette version. La photographie, les couleurs, la musique… Tout est mis en œuvre afin d’iconiser au mieux les héros de ce film. Pour les aficionados du style visuel de Snyder, ce film remplit toutes les cases… au détriment de CGI corrects et d’une surutilisation des ralentis.
Au final, il est assez difficile de juger de manière impartiale cette version tant elle souffre du matériau de base. Nécessaire afin de rattraper le naufrage qu’était la version ciné, cette version longue du film n’est pas sans zones d’ombre. Si dans l’ensemble le résultat est plus convaincant, la technique, principalement les CGI non finalisés, n’arrive pas à suivre le film et on en ressort mitigé.