Cette année, le cinéma kazakh contemporain est à l’honneur à l’Étrange Festival, avec des réalisateurs dans plusieurs sélections. Avec Sweetie, you won’t believe it, le cinéma des steppes s’invite même jusque dans la compétition principale, jouant des coudes avec des films cannois ou des films internationaux guettés de longue date. Nous embarquant dans une partie de pêche qui tourne mal, Yernar Nurgaliev propose un film d’action réussi dans son humour, une comédie sans prise de tête qui, si elle est plutôt sage dans sa relation au genre du slasher, saura tout de même faire passer un agréable moment.
Alors que son épouse est sur le point d’accoucher et qu’ils se disputent au sujet du nom de leur enfant, Dastan prend une décision : au diable sa compagne, le lendemain, il ira pêcher avec ses amis. S’enfuyant dans un van rempli de poupées gonflables sous les huées de sa femme, Dastan et ses deux amis tombent au mauvais endroit, au mauvais moment : alors qu’ils déroulent leur ligne depuis une bouée, sur la rive, une famille de mafieux exécute un pauvre paysan… C’est le début d’une fuite en avant où chacun risquera sa vie.
Film populaire plutôt convenu sans en devenir fade, Sweetie, you won’t believe it saura faire rire par son casting d’idiots maladroits et garantir un spectacle divertissant. Sans prétention aucune, Yernar Nurgaliev propose une comédie attachante, qui, si elle ne marquera peut-être pas les esprits, aura assurément le mérite de faire passer un bon moment.
Sweetie, you won’t believe it est avant tout une comédie populaire, où les scènes d’action sont plus des gags que des démonstrations de force. Avec un humour potache, parfois convenu mais toujours réussi, Yernar Nurgaliev réussit à garder l’attention du spectateur du début à la fin du film, faisant toujours rire de son casting de guignols maladroits. C’est en effet dans son casting d’idiots attachants que le film trouve l’un de ses arguments les plus convaincants, bien devant sa mise en scène plutôt lisse et sa caméra ordinaire. À la fois attachants de par leur ridicule et convaincants malgré leur exubérance, le réalisateur réussit à proposer une foule de personnages tous aussi drôles les uns que les autres, sans faiblesse dans les répliques ni dans le jeu. Une réussite sur le niveau du scénario qui permet de porter le film du début à la fin.
Là où Sweetie, you won’t believe it pourra cependant paraître un peu plus lourd, c’est dans le rapport qu’il entretient aux codes du film de genre, de l’action et du slasher. Même si les codes du genre sont récupérés pour être dressés à la sauce locale, remplaçant les éternels psychopathes du Midwest américain par des étranges provinciaux kazakhs, ces personnages archétypaux restent parfois grossiers, comme c’est le cas pour le très générique serial killer increvable qui poursuit tout le casting du début à la fin du film. Sweetie, you won’t believe it réussit à mieux s’en sortir dès qu’il s’amuse et qu’il laisse le champ libre au ridicule de ses personnages, tous aussi bien interprétés que l’autre ; c’est dans les mésaventures au bord du burlesque de ses bras cassés que Yernar Nurgaliev parvient le mieux à faire rire, malgré ses décors et costumes réussis.
Film populaire convenu sans en devenir fade, Sweetie, you won’t believe it saura faire rire par son casting d’idiots maladroits et garantir un spectacle divertissant. Sans prétention aucune, Yernar Nurgaliev propose une comédie attachante, qui, si elle ne marquera peut-être pas les esprits, aura assurément le mérite de faire passer un bon moment.
RÉALISATEUR : Yernar Nurgaliev NATIONALITÉ : Kazakhe AVEC : Daniar Alshinov, Yerkebulan Daiyrov, Asel Kaliyeva GENRE : Comédie, Action DURÉE : 1h24 DISTRIBUTEUR : Inconnu SORTIE LE Prochainement