Révélation du dernier Festival de Deauville, Rebuilding est un western social plutôt original car bien plus social que western. Sorti le même jour que Avatar : de Feu et de Cendres, le film joue de qualités complétement différentes, voire radicalement opposées. Il prend son temps, affiche dans une durée resserrée modestie de la forme et minimalisme des situations, et met en avant un personnage taiseux qui voit sa vie s’effondrer. A seulement 30 ans, Max Walker-Silverman démontre une maturité affolante de vieux sage, à l’image de la fille de son héros, Callie-Rose, en imposant son propre rythme de cinéaste, et en le faisant résonner avec l’humanité, la dignité et l’émotion de ses personnages.
Dusty (Josh O’Connor) a tout perdu dans l’incendie qui a ravagé la région : son ranch, dévasté par les flammes, son bétail, revendu à vil prix, et sa confiance en lui. Temporairement relogé dans un mobil home avec d’autres sans-abris aussi paumés que lui, il va tenter lentement de se reconstruire.
Un ton et un rythme extrêmement personnels qui nous laissent sous le charme hypnotique d’une mise en scène digne et pudique, sans effets superflus, bercée par de jolies chansons country.
Rebuilding est, comme l’indique son titre, une histoire de reconstruction. Plus que film social que western à proprement parler, il nous présente un cowboy qui doit réapprendre à vivre, en redémarrant de zéro, suite à un incendie dévastateur. De loin, cela peut évoquer Nomadland mais par rapport au long-métrage de Chloé Zhao, Rebuilding met davantage l’accent sur la douceur et l’apaisement que finit par connaître le cowboy mélancolique en renouant des liens avec son ex et sa fille, et surtout en faisant corps avec toute une communauté de déclassés.
Ce cowboy taiseux et mélancolique, c’est Josh O’Connor qui l’interprète avec sa pertinence habituelle. Après La Chimère, Challengers, The Mastermind, son jeu authentique fait à nouveau des étincelles, en particulier dans ses scènes pleines d’humanité avec celle qui jour le personnage de sa fille, la révélation Lily LaTorre. Tout le monde connaîtra sans doute le nom de Josh O’Connor, en passe de devenir indispensable au cinéma, quand il tiendra la vedette du prochain film de science-fiction de Steven Spielberg, Disclosure Day, attendu impatiemment en juin 2026.
Certes Rebuilding présente un peu les défauts de ses qualités : une certaine atonie générale et une absence d’événements significatifs. Mais l’impression générale demeure celle d’un ton et d’un rythme extrêmement personnels qui nous laissent sous le charme hypnotique d’une mise en scène digne et pudique, sans effets superflus, bercée par de jolies chansons country. Un film qui exprime âme et humanité, que demander de plus? Il serait dommage de passer à côté d’un moment paisible et réconfortant pour des petits coeurs meurtris. Un véritable conte de Noël.
RÉALISATEUR : Max Walker-Silverman
NATIONALITÉ : américaine
GENRE : western, film social
AVEC : Josh O'Connor, Meghann Fahy, Kali Reis, Lily LaTorre
DURÉE : 1h35
DISTRIBUTEUR : KMBO
SORTIE LE 17 décembre 2025


