Paris International Fantastic Film Festival: tension et psychopathie au programme

La 2ᵉ journée du PIFFF 2022 nous proposait une sélection placée sous le signe de l’inquiétude et de la terreur. En effet, avec Haute Tension, montré dans la catégorie séances cultes, les programmateurs du Festival ont terrifié les yeux des spectateurs, à coups d’hémoglobine et de meurtres bien gores. Alexandre Aja fut présent pour dévoiler son film en version restaurée 4K. Pionnier du cinéma de genre en France, et de loin le plus marquant, Haute Tension, sorti en 2003, justifie toujours son statut d’œuvre incontournable. Violent, sanguinolent et bien malaisant, ce slasher français étonne par sa capacité à montrer une violence extrême, chose alors inédite dans le cinéma français de l’époque. Hyper-référencé et composé de scènes qui glacent le sang, ce long-métrage ne peut que ravir les rétines des cinéphiles avides de sensations fortes et d’angoisse permanente. Les influences d’Alexandre Aja, de Wes Craven à Tobe Hooper, se sentent d’ailleurs nettement. Alors peu connue, Cécile de France incarne un personnage aux deux visages. Que serait ce film sans la performance magnétique du charismatique Philippe Nahon, (Carne, Seul contre tous de Gaspar Noé) que bon nombre ont découvert grâce à Haute Tension, dans le rôle du tueur fou et ensanglanté. Difficile de ne pas sortir indemne d’un tel déchaînement horrifique, où le sang coule à flots.

Après l’effroi suscité par la barbarie, le réalisateur américain Kurtis David Harder finit de diffuser l’anxiété ambiante, avec son magnifique Influencer, critique psychopathique sur les dangers des réseaux sociaux et leur impact sur la santé mentale. Virulente charge contre ces pratiques sociales, le film met en scène un personnage féminin plus qu’antipathique, étouffant ses victimes et s’appropriant leurs vies. Entre multiples personnalités et l’importance de l’apparence physique, Influencer égratigne les travers de l’actuelle société régie par les codes de consommation et l’attirance du virtuel. Thriller bien mené, cette nouvelle production aux allures hitchcockiennes confirme le talent de Kurtis David Harder, déjà vu dans What keeps you alive. Un réalisateur à suivre !

À bientôt pour de nouvelles immersions dans les méandres du cinéma fantastique !