Ce vendredi 8 décembre 2023, le Paris International Fantastic Film Festival continuait de dévoiler son alléchant programme. Ainsi se projetait, sous les yeux curieux des spectateurs présents, le film hongrois Halfway Home, de Isti Madarász. Il s’agit d’une production sympathique, entre fantastique et horreur, qui propose un style assez proche de Jean-Pierre Jeunet ou même de Tim Burton. Le cinéaste conçoit tout un imaginaire attrayant et revisite le mythe du revenant et du croque-mitaine, le tout avec une esthétique colorée et travaillée. L’œuvre traite également du thème de l’entre-deux mondes, cet univers intermédiaire entre les morts et les vivants, puis fait réfléchir sur la nécessité de vivre et de réparer les erreurs. Isti Madarász insuffle un soupçon de romantisme à un récit qui se veut surréaliste. En dépit de quelques longueurs, Halfway Home est tout de même convaincant et divertissant.
Dans la section des films cultes, le festival présentait le troisième long-métrage de Tsui Hark, l’un des plus célèbres cinéastes hongkongais, aussi connu pour Zu, les guerriers de la montagne magique, Seven Swords ou Time and Tide . Après un début de carrière chaotique marqué par des échecs, L’Enfer des armes représente un tournant dans le parcours cinématographique du réalisateur. L’histoire comprend un déluge de fureur et de violence, filmé de manière frénétique. L’action reste lisible, avec un montage rapide qui permet d’apprécier au mieux les scènes d’actions qui s’enchaînent sans temps mort. Le scénario possède une grande simplicité. Tout repose sur la mise en scène de cette folie meurtrière qui se caractérise par son lot de fusillades, de bruit assourdissant des armes et la vision du sang qui coule. Très violent et subversif, souvent trash, L’Enfer des armes est une analyse de la société hongkongaise gangrenée par le crime et la mort. Tourné en peu de temps, ce film typique du cinéma asiatique moderne est devenu culte, et Tsui Hark a ensuite développé une riche filmographie.