Partant d’un postulat vu-et-revu, un couple battant de l’aile menant à une séparation voulue, mais à sens unique, Nous, les Leroy, propose quelque chose de différent. Son réalisateur, Florent Bernard, principalement connu pour co-animer le Floodcast avec Adrien Ménielle, mais aussi en tant que scénariste de La Flamme et Vermines, propose sa vision de l’histoire, en s’inspirant de sa jeunesse et en y incorporant son humour dans ce premier long métrage, Grand Prix au Festival de l’Alpe d’Huez 2024.
Sandrine Leroy (interprétée par Charlotte Gainsbourg), mère de famille approchant de la cinquantaine et travaillant pour une agence de voyages, annonce à son mari Christophe (José Garcia) qu’elle veut divorcer. Leurs deux enfants (Lily Aubry et Hadrien Heaulmé) approchent de la majorité et quitteront bientôt le nid. Christophe, refusant la demande de Sandrine, tente de raviver la flamme en organisant un week-end nostalgique à bord d’un 4×4 et avec comme destinations les endroits clés de l’histoire de leur famille.
Alors que le film aurait pu tomber dans les travers habituels en proposant une épopée dramatique pour qu’au final le couple recolle les morceaux dans le dernier tiers, ici ce n’est pas le cas. Cette histoire se veut plus ancrée dans le réel, avec les parents ayant leurs propres défauts, le père dépassé, aveugle à ce qu’il se passe devant lui et la mère refusant de se voir en plein burn-out.
La famille Leroy n’est pas parfaite et n’a pas vocation à le devenir. Durant tout le film, elle évolue tant bien que mal, avec ses hauts et ses bas. Nous, Les Leroy n’est pas un film qui cherche à créer un happy end trop facilement réalisable dans ce genre de comédie. Ici, Florent Bernard nous dit que parfois ce qui est cassé ne peut être réparé, mais que ce n’est pas une fin en soi et que l’on peut apprendre à vivre avec.
Florent Bernard montre ainsi la fin d’une vie de famille à travers son humour et l’authenticité d’une histoire déjà vécue faisant de Nous, les Leroy, un film drôle et touchant à la fois.
Le long métrage nous rend alors spectateurs de ce road-trip familial à la Little Miss Sunshine, durant lequel José Garcia, bien que majoritairement connu pour des rôles de comédie pure, sort de sa zone de confort pour proposer quelque chose de touchant et romantique. Charlotte Gainsbourg offre un très bon mélange entre la tristesse et la joie pour son personnage. Les adolescents (Hadrien Heaulmé et Lily Aubry), non sans travers eux aussi, ne sont pas mis de côté. Avec une écriture juste, ils réussissent à rendre leurs personnages crédibles à l’écran. L’alchimie entre les quatre membres de la famille se fait sentir.
C’est aussi par le prisme des adolescents qu’est raconté ce dernier week-end. Alors qu’ils voient leur famille se déchirer, ils tentent de relativiser cette situation et adoptent par moments le rôle des adultes au détriment de leurs parents. La force d’un voyage, c’est aussi les gens que l’on rencontre, et ici, ils sont incarnés avec brio par des seconds rôles convaincants. Que ce soit Simon Astier, Adrien Ménielle, Justine Le Pottier ou encore Jérôme Niel, pour ne citer qu’eux, chacun apporte sa patte à son personnage et nous offre ainsi des scènes d’humour marquantes.
Le scénario de Florent Bernard finit par générer une réelle émotion. On ressort de la projection, attristé, mais en même temps heureux, car même si le couple s’est séparé, on comprend qu’ils resteront proches dans le futur. Nous, les Leroy se révèle ainsi comme une comédie humaine, se rapprochant un peu par ce propos de Judd Apatow.
Florent Bernard montre ainsi la fin d’une vie de famille à travers son humour et l’authenticité d’une histoire déjà vécue faisant de Nous, les Leroy, un film drôle et touchant à la fois.
RÉALISATEUR : Florent Bernard NATIONALITÉ : francaise GENRE : Comédie dramatique AVEC : José Garcia, Charlotte Gainsbourg, Lily Aubry et Hadrien Heaulmé DURÉE : 1h43 DISTRIBUTEUR : TF1 Studio et Apollo Films SORTIE LE 10 avril 2024