Peut-être encore plus en ces temps de pandémie, nous avons besoin d’humour et d’insouciance, de légèreté et de bonne humeur. Sans doute est-ce là une impression qui aura guidé Charline Bourgeois-Tacquet dans la réalisation de son premier film, Les amours d’Anaïs. Comédie romantique sélectionnée à la 60ème Semaine de la Critique, le film se veut une comédie légère et plaisante, agréable et sympathique. Cependant, son exécution tourne au vinaigre et laisse au contraire avec un film décevant et oubliable, un véritable acte manqué pour la jeune réalisatrice qui, même avec un casting hors pair ne parvient pas à marquer les esprits.
Jeune thésarde débordée et chaotique, Anaïs vit la vie en courant dans tous les sens. Pleine de franchise et d’esprit, la doctorante en littérature profite de la vie à sa manière, sans attaches et sans retenue. Un jour, elle rencontre Daniel, éditeur de roman du double de son âge, et commence une liaison avec lui. Mais Anaïs se découvre une fascination étrange pour Emilie, la femme de Daniel, écrivaine magnétique à laquelle Anaïs s’identifie fortement.
« Comédie romantique ratée dont l’humour perd de la vitesse assez vite au cours du film, Les amours d’Anaïs a pour seule qualité ses interprètes, montrant la pleine étendue de leurs capacités pour un scénario qui n’en valait peut-être pas la peine. Un premier film oubliable, dont l’humour léger et les répliques trop littéraires ne marqueront probablement pas les esprits. »
Avec Les amours d’Anaïs, Charline Bourgeois-Tacquet prend le parti de tenter une comédie romantique légère, centrée autour d’un personnage clé, celui de l’excentrique et exubérante Anaïs. Si l’écriture du personnage est assez innovante et qu’il est suffisamment unique pour recueillir notre affection, le spectateur s’habitue vite à son humour léger et à sa désinvolture, si bien que le film perd peu à peu de son charme. Passée la première scène plutôt réussie introduisant le personnage dans toute son énergie chaotique, Anaïs devient très vite redondante, et l’intrigue amoureuse peine à faire renaître l’affection du public. Seuls moments à sauver du film, une scène surprise de relation lesbienne et la scène d’épilogue laissent cependant un sentiment de déception, un arrière-goût amer dans la bouche qui laisse le spectateur sur sa faim et lui fait regretter ce qu’aurait pu être le film s’il avait choisi de mieux explorer ces pistes.
Décevant sur la forme, prétentieux sur le fond, Les amours d’Anaïs est sauvé par le jeu de ses interprètes qui parvient à donner un peu de charme au tout. Sans la dévotion d’Anaïs Demoustier et l’insouciance doucement comique de Valeria Bruni-Tedeschi, aucun doute que le film n’aurait pas eu sa place à la Semaine de la Critique. Des interprétations cependant pas assez mémorables pour faire oublier des répliques trop écrites, foisonnant de bons mots dispersés à la pelle qui font plus montre qu’ils ne font effet. Entre des bibliothèques bourrées de livres, des discussions sur la littérature et la vie éthérées, ni innovantes ni intéressantes, le film se prend les pieds dans son propre humour et tombe à plat.
Comédie romantique ratée dont l’humour perd de la vitesse assez vite au cours du film, Les amours d’Anaïs a pour seule qualité ses interprètes, montrant la pleine étendue de leurs capacités pour un scénario qui n’en valait peut-être pas la peine. Un premier film oubliable, dont l’humour léger et les répliques trop littéraires ne marqueront probablement pas les esprits.
RÉALISATEUR : Charline Bourgeois-Taquet NATIONALITÉ : Française AVEC : Anaïs Demoustier, Denis Podalydès, Valeria Bruni-Tedeschi GENRE : Comédie, Romance DURÉE : 1h38 DISTRIBUTEUR : Haut et Court SORTIE LE 15 septembre 2021