Il était une fois Michel Legrand : les mélodies du bonheur

En mêlant des prises de vues récentes aux archives filmées de concerts et de films dans lesquels Michel Legrand était impliqué, David Hertzog Dessites brosse un portrait sincère et touchant du musicien de légende. En s’échappant des contraintes du récit linéaire, le réalisateur tisse des liens entre différentes périodes de la vie de Michel Legrand, de ses derniers projets musicaux en passant par sa vie à Hollywood, sans oublier son amitié prolifique avec Jacques Demy. 

Musicien dès l’âge de 10 ans, Michel Legrand s’impose rapidement comme un surdoué. 75 ans plus tard, après une riche carrière couronnée de succès, il se produit pour la première fois à la Philharmonie de Paris devant un public conquis. De la variété au cinéma, ce virtuose n’a jamais cessé de repousser les frontières de son art, collaborant avec des légendes comme Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou encore Orson Welles. Son énergie et sa force de travail en font l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle dernier.

En mettant l’accent autant sur le travail que sur les coulisses, le réalisateur plonge les spectateurs dans d’authentiques moments de vie figés dans le temps.

Grand compositeur de musiques de films en France et aux États-Unis, Michel Legrand se dévoile dans l’œil de David Hertzog Dessites comme un bourreau de travail aussi exigeant avec les autres qu’avec lui-même. Un artiste parfois difficile à vivre, mais toujours débordant de sincérité et d’amour pour son travail, que ce soit pour diriger un orchestre classique, enregistrer un album de jazz ou écrire la musique d’un film destiné à devenir un classique du cinéma. Cette sincérité, on la retrouve dans la mise en scène, qui laisse de la place aux silences, ces moments de vie si précieux dans le processus créatif. 

Parler musique au cinéma n’est pas une chose aisée, surtout dans un documentaire. Par chance, la vie de Michel Legrand est intrinsèquement liée au septième art. Au-delà de son travail sur un certain nombre de bandes originales (Les Parapluies de Cherbourg, L’Affaire Thomas Crown, Peau d’Âne), le virtuose né en 1932 s’est surtout fait des amis comme Jacques Demy, Agnès Varda ou encore Barbra Streisand. Ce sont ces amitiés que montre David Hertzog Dessites dans son documentaire : en mettant l’accent autant sur le travail que sur les coulisses, le réalisateur plonge les spectateurs dans d’authentiques moments de vie figés dans le temps, le plus souvent au son des mélodies composées par Michel Legrand lui-même. 

Pensé tout autant comme un voyage dans le temps que comme un voyage auditif, Il était une fois Michel Legrand se vit comme la fin d’une aventure : celle de l’un des plus grands musiciens du XXe siècle, que l’on suit jusqu’au bout, lors d’un ultime concert à la philharmonie de Paris. Si l’on sent parfois les balbutiements de David Hertzog Dessites dans sa manière de filmer le crépuscule d’une légende, on ne peut nier sa touchante sincérité qui va jusqu’à citer Michel Legrand lui-même dans les derniers instants du film : “Quand on fait quelque-chose avec le coeur, on ne peut pas se tromper”.

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RÉALISATEUR : David Hertzog Dessites
NATIONALITÉ : française
GENRE : Documentaire
AVEC : Michel Legrand, Macha Méril, Barbra Streisand, Catherine Deneuve, Rosalie Varda
DURÉE : 1h49
DISTRIBUTEUR : Dulac Distribution
SORTIE LE 4 décembre 2024