La douzième édition du Festival du Film de Montreuil se tient du 25 septembre au 1er octobre au cinéma Le Méliès. Le lieu, géré par l’Etablissement Public Territorial Est Ensemble, comprend plusieurs salles confortables, qui verront se succéder les douze films en compétition ainsi que ceux figurant dans les sections parallèles. Vaste et agréable, le lieu propose un resto-bar où vous pouvez déguster un encas avant d’assister aux projections.
Louise Courvoisier a ouvert les festivités avec son formidable Vingt Dieux, sélectionné au Festival de Cannes 2024 et Valois de diamant au dernier Festival du Film Francophone d’Angoulême. La jeune réalisatrice épate avec ce tableau de la France paysanne, rurale, loin de la vie citadine, dans laquelle des jeunes Jurassiens tentent de faire perdurer la tradition de la fromagerie. La primo-cinéaste s’approprie le genre social tout en y ajoutant de la drôlerie et de la spontanéité, à travers une galerie de personnages humains et attachants.
Le grand événement de cette première journée fut aussi la présentation, le jour de sa sortie, de Emmanuelle, d’Audrey Diwan, avec Noémie Merlant, qui était présente pour introduire une rétrospective qui lui est dédiée. Durant un échange de plus de vingt minutes avec le programmateur du festival, l’actrice s’est livrée sur son métier, ses films en tant qu’interprète ou réalisatrice, et a évoqué le tournage du film sorti mercredi. Dans une salle pleine et impatiente de découvrir l’œuvre, Emmanuelle a crevé l’écran par sa beauté esthétique et l’excellente transposition du roman d’Emmanuelle Arsan. Éloge de la féminité, du désir, du corps féminin, le film est une véritable invitation au plaisir charnel, où Noémie Merlant brille par sa sensualité. Audrey Diwan s’affranchit quelque peu du livre, pour construire une réflexion sur la tentation et la sensualité, tout en proposant un film à l’image de son personnage, élégant, raffiné, beau.
Les festivités continuent pendant encore quelques jours, avec la présentation de La plus précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius, et surtout un dimanche qui s’annonce excellent avec les projections de Quand vient l’automne, de François Ozon, et All We Imagine as Light, de Payal Kapadia. Cerise sur le gâteau, les équipes des films seront présentes.