Alors que le secteur de l’animation est dans la tourmente chez Netflix depuis plusieurs semaines, après une dizaine d’annulations de projets en raison d’une perte d’abonnés, la plateforme a tout de même tenu à se rendre à Annecy pour présenter les œuvres à venir.
Ce ne sont pas moins de sept longs-métrages que Netflix a abordés dans ce grand « Netflix Showcase ». Le premier intervenant n’est autre que Chris Williams, réalisateur des Nouveaux Héros et de Volt, venu montrer des extraits exclusifs de son futur film, Le Monstre des Mers, disponible sur la plateforme dès début juillet. Une aventure maritime qu’il voudrait dans la lignée des grands films d’aventures américains. « Je pense notamment à King Kong ou encore Lawrence d’Arabie« .
C’est ensuite nul autre qu’Henry Selick, célèbre réalisateur de Coraline et L’étrange Noël de Monsieur Jack, qui nous fit l’honneur de sa présence en vidéo. Le cinéaste, qui n’a pas réalisé depuis près de 13 ans, reviendra sur Netflix en octobre avec Wendell & Wild, qui suit les péripéties de deux frères doublés par le célèbre duo comique Jordan Peele et Keegan-Michael Rey. Si l’extrait projeté n’est clairement pas ce qu’il y a de plus intrigant, il n’y a pas de doute que le come-back d’un tel réalisateur saura faire sensation.
Des nouvelles aussi de deux films qui feront partie de la line-up 2023 de Netflix : My Father’s Dragon de Nora Twomey (Parvana) et The Magician’s Elephant de Wendy Rogers. Le premier sera le nouveau film du studio irlandais Cartoon Saloon, à qui l’on doit deux chefs-d’œuvres : Le Peuple Loup et Le Chant de la mer. De quoi nous rassurer sur la qualité de ce projet centré sur l’amitié entre un jeune garçon et un dragon. Le second, lui, est sûrement le film le plus confidentiel de la sélection. C’est un premier passage derrière la caméra pour Wendy Rogers, qui assure pendant la conférence avoir eu une chance folle de pouvoir créer un film « avec une animation et un ton aussi particulier ».
Cinquième film de la sélection mais pas des moindres : Nimona de Nick Bruno et Troy Quane. D’abord annulé par Disney après le rachat de Blue Sky, et après une certaine mobilisation de fans sur les réseaux sociaux, Netflix a annoncé il y a peu sauver le projet d’adaptation de cette bande dessinée. Entre heroic-fantasy, représentation queer assumée et premières images très colorées. Plus qu’à attendre 2023 !
Côté animation japonaise, alors que The Bubble est sorti en avril sur la plateforme, Netflix prépare déjà la sortie de son nouveau film, Les murs vagabonds d’Hiroyasu Ishida, en septembre prochain. Le réalisateur du sympathique Le Mystère des Pingouins, revient avec une histoire d’enfants dans un immeuble brusquement piégé au milieu de l’océan.
Enfin, « last but not least » comme l’a annoncé une des responsables de Netflix présente à la conférence : Pinocchio de Guillermo Del Toro. Assurément le film le plus attendu du lot, les quelques images montrées par le réalisateur en personne ont suffi à faire bouillir la salle. Cette nouvelle adaptation du conte de Carlo Collodi s’annonce comme très différente de celles déjà vues auparavant : le film, en stop-motion, placera son récit en pleine Italie de Mussolini, et le tout avec le style bien particulier du réalisateur mexicain. Pas de date de sortie précise pour ce film qui devrait, tout de même arriver sur la plateforme d’ici la fin d’année, juste à temps pour toutes les cérémonies de prix.
Une sélection riche donc, qui n’a pas encore révélé tous ses secrets. En effet, rien du côté de la suite tant attendue de Chicken Run, du prochain film de Mark Osborne, Escape from the Hat, ou encore de The Witch Boy de Minkkyu Lee.
Enfin, il nous paraît évident de finir ce compte-rendu sur les mots éclairés et éclairants que Del Toro lui-même a tenus à exprimer sur la scène d’Annecy : « Animation is not a fucking genre, it’s film ! ». On n’aurait pas dit mieux.