Rares sont les séries dérivées à avoir autant de succès que leur série originale, en cela Better Call Saul fait figure d’exception. A l’annonce du projet, peu de personnes croyaient pourtant en ce préquel au ton plus léger et centré sur un des personnages les moins charismatiques de Breaking Bad : l’avocat préféré des criminels d’Albuquerque, j’ai nommé Saul Goodman. Pourtant, au fur et à mesure des saisons, Better Call Saul s’est imposé comme la nouvelle référence en matière de comédie noire.
Cette sixième et dernière saison poursuit les bouleversements opérés lors des saisons précédentes, à savoir un ton plus sombre et une action plus présente. Dans cette première partie, Kim et Jimmy (aka Saul) élaborent un plan visant à destituer leur ancien collègue Howard Hamlin. Du côté du cartel mexicain, Lalo, qui a survécu à une tentative d’assassinat, se lance à la poursuite des commanditaires présumés. Gus, qui sent que la menace rôde, donne les pleins pouvoirs à son homme de main Mike pour assurer sa sécurité.
Les créateurs ne laissent, une fois de plus, aucun détail au hasard et nous proposent une oeuvre cohérente où chaque événement se répond tant au niveau du spin-off qu’entre les deux séries issues du même univers
Une entrée en matière sous tension qui ne fera qu’aller crescendo au fil des épisodes jusqu’au final glaçant. Le talent de Vince Gilligan et Peter Gould en matière de construction scénaristique n’est plus à prouver depuis le triomphe de Breaking Bad. Les différentes parties de l’intrigue de Better Call Saul, telles les pièces d’un puzzle, viennent s’imbriquer parfaitement pour former un tout cohérent. Les créateurs ne laissent, une fois de plus, aucun détail au hasard et nous proposent une oeuvre homogène où chaque événement se répond tant au niveau du spin-off qu’entre les deux séries issues du même univers. A ce niveau de précision, on peut dire qu’il s’agit d’un vrai travail d’orfèvre.
En plus d’une intrigue rondement menée, ces nouveaux épisodes nous permettent d’explorer plus en profondeur des personnages phares de la série. On plonge notamment dans le quotidien d’Howard présent depuis le début mais dont on ignore quasiment tout. Et de la même manière, on en apprend plus sur le passé et le ressenti de Kim grâce à des flash-backs et des séquences plus intimistes. Pour incarner ces antagonistes, on trouve Patrick Fabian (Veronica Mars, Le Dernier Exorcisme) et Rhea Seehorn (Critics’ Choice Television Awards 2021 de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Better Call Saul), deux acteurs investis qui ajoutent un supplément d’âme indéniable à cette sixième saison.
Le grand final approchant, on voit se profiler le destin de plusieurs personnages qui n’apparaissent plus dans Breaking Bad. Que va-t-il advenir de Kim ? Voilà une question qui nous taraude depuis plusieurs saisons déjà. Pour le moment, les showrunneurs ont préféré garder le suspense mais les spectateurs sont de plus en plus inquiets pour leur héroïne préférée et le co-créateur Peter Gould n’a rien fait pour les rassurer en déclarant : « Tout ce que je peux dire, c’est que le plus grand compliment que nous puissions avoir est que les gens soient inquiets pour Kim Wexler… et vous devriez l’être ».
La conclusion maitrisée de Better Call Saul lui permettra-t-elle de devancer sa cultissime grande sœur ? Verdict cet été avec les six derniers épisodes et le retour très attendu des deux personnages principaux de Breaking Bad Walter White et Jesse Pinkman !
SHOWRUNNERS : Vince Gilligan, Peter Gould NATIONALITÉ : Américaine AVEC : Bob Odenkirk, Rhea Seehorn, Patrick Fabian GENRE : Drame, Comédie noire DURÉE : 7x 50mn DIFFUSEUR : Netflix SORTIE LE 19 avril 2022