Star Wars : Episode IX – L’Ascension de Skywalker est une lueur d’espoir qui se propage depuis Les Derniers Jedi, afin de conclure en apothéose une saga qui aura marqué son époque de son empreinte. Tiraillé entre la continuité et la déconnexion la plus totale avec Le Réveil de la Force et Les Derniers Jedi, ce dernier épisode va-t-il restaurer l’équilibre de cette trilogie ? Va-t-il réussir à mettre l’incommensurable point final à l’épopée des Skywalker ?
Après tant de divisions au sein des spectateurs, l’impatience était tout de même palpable, quitte à se laisser convoiter par le coté obscur de la Force. L’intrigue introduite par le traditionnel déroulé, est tout de suite exploitée et désoriente totalement son auditoire par son approche radicale. J.J. Abrams l’a bien compris : plus le temps de tergiverser une seule seconde, on en est arrivé là, maintenant il faut en finir et quitte à en finir, autant le faire en beauté.
Avec L’Ascension de Skywalker, la saga tente un dernier coup d’éclat pour l’épopée des Skywalker dans un rythme effréné où le spectacle est roi, quitte à mettre en suspens la cohésion de l’ensemble
Le réalisateur n’y va donc pas par quatre chemins… quoique, vu le nombre de contrées rencontrées… Le rythme qu’impose L’Ascension de Skywalker est juste hallucinant et les deux heures vingt du film passent à une vitesse subluminique ! L’immensité de l’espace et la richesse qu’il renferme sont exploités au maximum avec une déferlante d’effets spéciaux à la hauteur du mythe. Malgré un tel déploiement, la direction artistique réussit à marquer son territoire et propose des séquences sobres à l’esthétisme rare. On y apprécie d’autant plus les nouveaux mondes, les nouvelles technologies et tout ce qui représente l’essence même de la saga.
Avec ce troisième volet, pas le temps de philosopher, car de toute façon (mis à part le coté politique de la prélogie), l’histoire du Bien contre le Mal est un éternel recommencement. Mais si le scénario peut paraitre secondaire par sa simplicité, le film arrive à impulser de nouveaux enjeux et apporte de la profondeur aux personnages principaux, rappelant ainsi que le conflit manichéen est désormais enterré. Au-delà des apparences, les relations émotionnelles sont bien plus complexes… et les plus petits détails ont parfois de grandes conséquences. La filiation morale, c’est un choix qui ne relève pas de la voie du sang et des liens génétiques. Le parcours est ainsi inversement symétrique de celui de Anakin Skywalker-Dark Vador. Mais dans cet affrontement effréné, un élément joue un rôle prépondérant, la Force. Cette dernière permet des actions toujours plus prodigieuses à ceux ou celles qui peuvent la maitriser. Suivant la puissance de son hôte, il est extrêmement difficile d’en connaître les limites… Son utilisation permet-elle toutes les audaces ? Peut-on en faire ce que l’on veut sans réelle explication ?
Pour rendre le tout crédible, il fallait une mise en scène à la hauteur. Si cette dernière est globalement réussie, elle n’est cependant pas parfaite. Si certains comportements sont parfois à la limite du crédible, il faut cependant les rapprocher de situations d’urgence : le temps est compté et on ne peut plus se permettre de réfléchir trois heures. Cela étant, des facilités scénaristiques ont tout de même un peu de mal à passer, surtout quand elles sont aussi vite expédiées. De même, il est difficilement acceptable de voir le récit se contredire en deux secondes sur des sujets qu’il vient d’énoncer. S’il est rare d’être surpris par l’avancée de la narration (on devine facilement ce qui va se passer), il est dommage que certaines idées soient aussi vite démontées, annihilant toute leur portée dramatique…
Si Le Réveil de la Force posait les bases et les enjeux de cette nouvelle trilogie, Les Derniers Jedi a contrebalancé tout cela, en prenant soin de tout dézinguer sur son passage. L’Ascension de Skywalker essaie donc de raccorder le tout avec plus ou moins de réussite. Appuyé par un fan-service qui fait le job dans les grandes lignes, ceux qui ont grandi avec cette saga verseront certainement une petite larme. Malgré ses nombreux défauts et s’il ne détrône pas L’Empire Contre Attaque, L’Ascension des Skywalker est l’un des meilleurs épisodes de la saga pour son spectacle « son et lumière » !
RÉALISATEUR : JJ Abrams NATIONALITÉ : américaine AVEC : Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac, John Boyega, Carrie Fisher, Mark Hamill GENRE : Action, aventure, science-fiction DURÉE : 2h22 DISTRIBUTEUR : The Walt Disney Company SORTIE LE 18 décembre 2019