Cela fait 25 ans que le premier volet sur Ps1 et presque 20 ans que le premier film Resident Evil, porté par Mila Jovovich et réalisé par Paul W. S. Anderson sont sortis. La saga populaire aux zombies a aussi profité de la création de plusieurs OAV (Original Animation Video) pour étendre son univers : Degeneration, Dammnation et Vendetta en 2008, 2012 et 2017.
Après une petite phase à vide niveau créatif (les épisodes 5 et 6 pour les jeux vidéo et la saga cinématographique complète d’Anderson), Resident Evil revient sur le devant de la scène avec un septième volet en 2017. L’année 2021 signe aussi la sortie du huitième épisode de la serie (Resident Evil Village), d’un nouveau film prévu pour la fin de l’année (Resident Evil : Welcome to Racoon City), ainsi que la collaboration entre Netflix et Capcom pour produire une série en 4 épisodes en CGI (produit par Hiroyuki Kobayashi, déjà à l’œuvre sur les précédents OAV) et c’est de cette dernière que nous allons parler.
Cette série se déroule en 2006, 2 ans après les événements de l’épisode 4 dans lequel Léon Kennedy (notre personnage principal) a sauvé la fille du président des USA. Une menace bioterroriste pèse sur le monde et une équipe composée d’agents spéciaux, dont Léon, est recrutéé pour investiguer sur ce problème. Claire Redfield, personnage bien connu des amateurs de la saga, est aussi de la partie puisqu’elle enquêtera de son côté sur un massacre perpétué dans un pays voisin de la Chine. Deux histoires séparées, mais dont les aboutissements pourraient bien être liés…
N’y allons pas par quatre chemins: cette mini-série n’est pas terrible et n’a pas lieu d’être. On ressent beaucoup trop le découpage et le montage fait pour séparer l’histoire en quatre blocs de 25min (générique compris), alors qu’un film d’1h 20 aurait fait le même effet. Sans doute présent pour une démarche propre à Netflix de proposer des histoires pouvant être regardé en plusieurs fois. Concernant l’histoire, passez votre chemin si vous n’êtes pas familier avec l’univers de Resident Evil, rien sur le contexte historique n’est expliqué : Umbrella, Racoon City, Virus-T… tout cela passe à la trappe ou est rapidement éjecté.
« Le final n’en a que le nom tant la série désamorce complètement cette partie avec un vilain inutile et peu charismatique et des séquences d’actions molles et inefficaces »
La saga, bien qu’extrêmement proche du genre nanar et série B, ne nous offre rien d’extraordinaire, propose de nombreuses sous-intrigues pour les expédier en 30 secondes peu de temps après, ou alors pour les mener nulle part. Mention spéciale a quasiment tout l’épisode 3. Le final n’en a que le nom tant la série désamorce complètement cette partie avec un vilain inutile et peu charismatique et des séquences d’actions molles et inefficaces. Les dialogues n’aident pas à relever le niveau : punchlines ridicules, dialogues creux et redondants… Les personnages ne sont pas en reste, puisque Léon et Claire, figures emblématiques de la saga depuis Resident Evil 2, font office respectivement de porte flingues à la visite du monde et de pseudo reporter / membre d’une ONG / femme forte dont les actions n’ont aucune incidence sur l’histoire.
La partie CGI tire un peu son épingle du jeu, mais reste très inégale dans son ensemble. Certains plans et séquences sont limites photoréalistes, tandis que d’autres nous donnent limite l’impression d’être devant une cinématique de PlayStation 3 (il y a un aspect daté). Malheureusement, cela est mis au service d’une série qui ne s’inspire que de très loin de son matériel d’origine. Cette série ne fait pas peur, pas un seul instant. On le voyait déjà avec les jeux principaux qui prenaient une tournure plus orientée action, mais l’horreur restait quand même un peu présente. Ici ce n’est pas le cas.
Pour conclure, c’est un loupé. Resident Evil : Infinite Darkness n’aurait pas dû sortir en l’état, se satisfaire d’un film et peut-être proposer un peu plus d’horreur et moins de personnages. À la place, nous avons quatre épisodes centrés sur un complot géopolitique bidon, des personnages creux et une réalisation inégale.
RÉALISATEUR : Eiichirō Hasumi NATIONALITÉ : Japonais AVEC : Toshiyuki Morikawa, Yūko Kaida, Fumihiko Tachik GENRE : Action, Horreur DURÉE : 4x 25min DISTRIBUTEUR : Netflix SORTIE LE 8 Juillet 2021