The Princess : une passion obsessionnelle pour une altesse déchue

La présence de la princesse Diana a été surmédiatisée, c’est ce dont témoigne le documentaire réalisé par Ed Perkins. 35 ans après la mort de Lady Di, un nouveau documentaire raconte, à travers des images d’archives provenant des médias, l’histoire de Diana Spencer au sein de la famille royale.

La particularité de The Princess est en partie due à l’absence de voix off qui permet d’offrir au spectateur la réalité de cette obsession du public de l’époque pour la princesse sans l’affubler de commentaires excessifs.

Les images d’archives provenant exclusivement des médias, le documentaire fait état de l’obsession et de l’acharnement de ces derniers envers la princesse dont la vie a été rendue entièrement publique. Ed Perkins consacre son documentaire à l’analyse du regard de la presse et du public anglais sur la princesse. Ainsi, ce n’est pas le récit historique de son destin qui est retracé, ce qui aurait été quelque peu embarrassant, étant donné le nombre de documentaires, séries, ouvrages à cette fin déjà produits, mais bien la manière dont les Anglais la voyaient et jugeaient. L’engouement débordant du public de l’époque pour la jeune femme a inéluctablement entraîné un acharnement médiatique auprès de cette dernière. C’est de cette façon que les médias fonctionnent : dès lors qu’ils prennent conscience de l’intérêt que procure un sujet auprès des individus, alors ils s’empressent de s’en saisir. Or, là où l’histoire de la princesse Diana diffère, c’est en ce que le public ne s’est jamais lassé d’elle, et les média n’ont ainsi eu aucune limite par rapport à sa personne. Cette obsession médiatique aura été fatale au couple princier, l’histoire de leur union se finissant, comme elle avait commencé, sous le feu des projecteurs. La particularité de The Princess est en partie due à l’absence de voix off qui permet d’offrir au spectateur la réalité de cette obsession du public de l’époque pour la princesse sans l’affubler de commentaires excessifs. Ce choix narratif permet de percevoir avec beaucoup plus d’émotion le lien sentimental qui unissait les Anglais à la princesse. Ils ne l’idolâtraient pas à la manière d’une star, mais l’aimaient plutôt comme une mère; c’est ce dont témoigne The Princess.

Si le documentaire rend parfaitement compte du climat d’étouffement dans lequel vivait constamment la princesse en raison de l’obsession existant autour de sa personne, cette réalité est connue depuis longtemps et aucun témoignage renversant n’est ici apporté. On ne compte plus les reportages réalisés dans l’optique de dresser le « vrai » portrait de la princesse Diana. Pas une vision idéalisée d’une princesse heureuse, mais bien celle d’une femme au bord du précipice ne disposant plus de ressources internes pour faire le poids face à la brutalité des médias.

Ainsi, si The Princess est objectivement bien réalisé, la question persiste : quel est en fait son apport ? Certes, il se trouve dans sa globalité davantage tourné à la fois sur le fond mais aussi par ses choix de forme vers le lien indéfinissable qui unissait les Anglais à la princesse, justifiant leur responsabilité quant à la détérioration de la santé mentale de cette dernière, mais tout cela est su, énoncé depuis bien longtemps et retranscrit dans de nombreuses œuvres, d’où notre questionnement persistant.

2.5

RÉALISATEUR :  Ed Perkins
NATIONALITÉ : Américain
AVEC : Lady Diana Spencer 
GENRE : Documentaire
DURÉE : 1h44
DISTRIBUTEUR : Pathé Live
SORTIE LE 31 août 2022