Il aura fallu patienter seulement trois mois pour découvrir la conclusion de la quatrième et dernière saison d’Ozark. Disponible depuis le 29 avril dernier sur la plateforme Netflix, le final très attendu de la série phare, dont plusieurs épisodes ont été mis en scène par les deux acteurs principaux – Laura Linney et Jason Bateman -, a surpris la critique et les spectateurs par sa noirceur et son cynisme.
Prolongeant les enjeux de la première partie, cette seconde salve d’épisodes suit de nouveau le parcours semé d’embûches des époux Byrde prêts à tout pour s’extirper du cartel mexicain. L’unité familiale continue à être mise à mal avec l’arrivée du père de Wendy, le grand-père inquiet tentant de soustraire ses petits-enfants à l’autorité parentale. Encore une fois la question de l’avenir du clan Byrde se pose. Face à l’adversité les membres de la tribu vont-ils se séparer ou au contraire se ressouder ?
Contrairement à son prédécesseur Breaking Bad qui nous dévoilait dans sa toute dernière saison la chute inexorable – en forme de rédemption – de son protagoniste, Ozark célèbre le triomphe de ses anti-héros.
Devant la multiplicité des menaces, aussi bien intérieures qu’extérieures, parents et enfants décident finalement de faire fi de leurs divergences pour unir leurs forces. Quelle génération prendra le pas sur l’autre ? L’ancienne qui a depuis longtemps abandonné toute morale ou la nouvelle qui croit encore pouvoir se racheter une conduite ? La conclusion ne fera pas l’impasse sur cette question et y répondra sans détour lors du grand final où plus aucun doute ne planera quant à la teneur du futur de la famille Byrde.
La série poursuit sa course effrénée engagée depuis le début de la saison. Les événements s’enchaînent à une telle allure, notamment dans l’épisode final, qu’on peine à avoir le recul nécessaire à l’appréciation de la densité de la trame scénaristique. On peut se demander si quelques épisodes supplémentaires – voire une saison entière – n’auraient pas été utiles pour rendre pleinement justice à la complexité de l’intrigue. Mais le créateur Bill Dubuque et son producteur Chris Mundy ont surement eu raison de s’abstenir car à trop vouloir en faire, on finit parfois par se perdre, n’est-ce pas Dexter ?
Quelques belles surprises attendent également les fans dans ces ultimes épisodes : en premier lieu, le retour du personnage de Rachel Garrison (interprété par Jordana Spiro), figure centrale des deux premières saisons. Sortie de cure de désintoxication, Rachel mène une vie tranquille à Miami jusqu’à l’arrivée de Ruth venue lui faire une proposition de partenariat. Une collaboration qui ne sera, évidemment, pas sans danger pour la jeune femme. Un retour aux sources empreint de nostalgie qui devrait ravir plus d’un spectateur de la première heure.
Contrairement à son prédécesseur Breaking Bad qui nous dévoilait dans sa toute dernière saison la chute inexorable – en forme de rédemption – de son protagoniste, Ozark célèbre le triomphe de ses anti-héros. Le showrunneur assume pleinement l’amoralité de ces criminels en col blanc et nous offre un final radical qui fera date dans l’histoire des séries. Un dénouement à la hauteur de nos attentes qui ne fait que confirmer son statut d’oeuvre incontournable.
SHOWRUNNER : Bill Dubuque NATIONALITÉ : Américaine AVEC : Jason Bateman, Laura Linney, Julia Garner GENRE : Drame, thriller DURÉE : 7x 1h DIFFUSEUR : Netflix SORTIE LE 29 avril 2022