Girl on Edge est le deuxième long-métrage du réalisateur chinois Jinghao Zhou, présenté cette année à la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes. Le film plonge dans les intrigues et les controverses entourant la préparation à une compétition de patinage artistique, le tout sur fond de conflits familiaux et de rancunes cachées — le tout enveloppé dans des visuels éclatants et des scènes saisissantes.
Girl on Edge raconte l’histoire de Jiang, une jeune patineuse artistique adolescente, qui, en quête de réussite et de validation de la part de Wang — sa mère et en même temps son entraîneuse — s’allie d’abord puis entre en rivalité avec une autre patineuse, Zhong. Mais Zhong montre un talent remarquable, et Wang commence à la coacher au détriment de sa propre fille. Au fur et à mesure que l’intrigue se déploie, toutes les motivations se dévoilent, et rares sont celles qui ne trouvent pas leurs racines dans l’histoire familiale, ainsi que dans les erreurs passées de Wang. Ainsi, l’émancipation de Jiang face à l’influence de sa mère s’annonce instable et pleine de rebondissements imprévus.
Cependant, la dernière partie du film devient si complexe et alambiquée sur le plan narratif, avec un niveau psychologique superflu, que le ton captivant du début se dissout dans un récit trop chargé.
Bien qu’il ne s’agisse que du deuxième film de Jinghao Zhou, Girl on Edge présente déjà des visuels particulièrement maîtrisés et une narration soigneusement construite, qui se développe selon un rythme juste — précisément celui qui convient à un drame sportif. Les scènes de patinage artistique sont hypnotisantes, le montage accrocheur — tout s’assemble pour créer un crescendo qui reflète la fébrilité du personnage principal avant une compétition et dans sa quête de satisfaction personnelle à travers sa vocation. Par ailleurs, le casting colle si bien à ses rôles que non seulement les figures de patinage captivent par leur réalisme, mais aussi les relations jouées entre les personnages.
Cependant, la dernière partie du film devient si complexe et alambiquée sur le plan narratif, avec un niveau psychologique superflu, que le ton captivant du début se dissout dans un récit trop chargé. Aussi beaux et assurément mis en scène soient les deux premiers tiers du film, Girl on Edge finit par sombrer dans une surcharge de rebondissements et de pièges scénaristiques.
En conséquence, Girl on Edge est un film visuellement raffiné, mais narrativement excessif. Bien qu’il possède un potentiel évident de thriller sportif, il se perd dans son propre scénario, perdant ainsi le réalisme qui rendait sa première partie si prenante et même séduisante. Néanmoins, pour un deuxième film signé d’un réalisateur issu initialement du monde de la tech, l’œuvre ne s’effondre pas totalement, et laisse entrevoir que ses prochaines réalisations pourraient révéler un meilleur équilibre.
RÉALISATEUR : Jinghao Zhou NATIONALITÉ : Chine GENRE : Drame AVEC : Zhang Zifeng, Ma Yili, Ding Xiangyuan DURÉE : 1h 48min DISTRIBUTEUR : – SORTIE LE prochainement